Mort aux vaches ! (variante frenchy de A.C.A.B)
Le point positif préalable de « ACAB » est son sujet. On bouffe chaque année quantité de films sur les flics et cela depuis longtemps mais quid des CRS, bras armé de l'Etat ? Stefano Sollima choisit la voie de la fiction pour pénétrer un univers très particulier dont on ne sait pas grand chose sauf à se goinfrer de reportages idiots et racoleurs pullulant sur nos bonnes vieilles chaînes nationales (et encore c'est plus souvent sur la BAC ou la brigade à vélo de St Trop' et ses plages d'été pleines de marsouins échoués les fesses à l'air...). Le film sort donc un peu du lot. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le portrait dressé par Sollima n'est pas glorieux. D'un côté les « pandores » italiens sont présentés comme des brutes épaisses, rancunières et limite fascisantes, de l'autre la société italienne est présentée comme un obscur trou à nazillons, pseudo « supporters » déchaînés et roumains mal rasés pratiquant la manche agressive. Mais ce portrait d'un réalisme et d'un pessimisme glaçant de prime abord manque tout de même d'éléments de fond permettant de mettre le sujet au delà de la simple fiction comme a pu le faire un réalisateur comme Matteo Garrone pour « Gomorra ». La violence employée par Sollima est plus physique que psychologique. Un excès de « rentre dedans » qui dessert l'exercice sociologique sous-tendu. Au final on ne sait pas bien ce que veut faire le réalisateur et où il veut nous emmener. Le film se laisse suivre mais se contente d'un divertissement efficace mais intellectuellement paresseux alors que le sujet de base était riche. Pas mal mais sans plus.