A Christmas Horror Story par cherycok

Depuis quelques années, les films à sketchs reviennent à la mode. V/H/S, Chillerama, ABC of Death,… les titres sont nombreux, de qualité variable, mais ont le mérite de parfois nous faire (re)découvrir des réalisateurs disparus de la circulation depuis plusieurs années (comme par exemple Neil Marshall dans le prochain Tales of Halloween) ou de nouvelles têtes promises à un chouette avenir (du moins en théorie). On pourrait penser qu’A Christmas Horror Story est un film lambda de plus à ajouter à cette déjà longue liste, avec sa jaquette un peu kitchos et son titre un peu bateau. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, on se rend compte que ce sont les créateurs de la franchise Ginger Snaps qui sont derrière tout ça. Et puis le visionnage de la bande annonce nous présentant un Père Noël badass se fritant joyeusement contre Krampus finit de nous convaincre. 1h39 plus tard, le verdict tombe : eh bien c’était plutôt chouette ! Attention, spoilers incoming !

Au lieu de séparer les histoires et de les faire s’enchainer les unes à la suite des autres, les réalisateurs ont préféré les entremêler, et ce d’une bien belle manière, un peu comme ce fût le cas dans Trick ‘R Treat. Chacune des histoires est reliée aux autres, soit par un personnage, soit par un passé commun, et le résultat est extrêmement fluide et digeste une fois passée la mise en place un poil longue durant laquelle on nous présente en gros les différents protagonistes des différentes histoires.
A Christmas Horror Story respecte bien le thème de Noël, chaque segment nous présentant une créature ou une légende urbaine adéquate. Dans la première de ces histoires, un groupe de jeunes revient sur les lieux d’une mystérieuse crucifixion survenue un an plus tôt dans un ancien couvent devenu une école. Dans la deuxième, le policier qui avait enquêté sur cette crucifixion va voir le comportement de son fils changer drastiquement après un passage en forêt en famille pour ramener un sapin de Noël. Dans la troisième, une amie des trois jeunes de la première histoire va se retrouver confrontée au Krampus, bestiole anti-noël par excellence qui vient punir les enfants pas sages, après une visite chez sa tante qui va prendre une tournure étrange. Enfin, le Père Noël lui-même va devoir lutter contre ses lutins qui soudainement ont été contaminés par quelque chose qui les a transformés en … zombies-lutins (si si !). L’ensemble va être entrecoupé d’une émission radio animée par Dangerous Dan, interprété par William Shatner(L’Homme qui valait 3 milliards, Star Trek) qu’on a plaisir à retrouver.

Comme très souvent dans ce genre d’exercice, la qualité des sketchs est inégale. Tous possèdent des qualités bien à eux, mais certains sont clairement un ton en dessous. Bien entendu, c’est le ressenti de chacun qui rentre en compte, certains accrocheront plus sur le coté un peu mystique de la première des histoires, d’autres seront plus sensibles au coté assez terrifiant de la deuxième. En ce qui me concerne, c’est plus celle du Père Noël qui aura mes faveurs, parce que question WTF, ça se pose là, avec ces lutins qui deviennent d’un coup assoiffés de sang et qui se font maraver la gueule par un Père Noël sévèrement burné, pour finir sur un twist complètement imprévisible et franchement bien amené, la reliant pour le coup avec tous les passages de l’émission radio Dangerous Dan.
Niveau mise en scène, l’ensemble est assez soigné. Les paysages enneigés sont bien mis en valeur, la photographie de chacune des histoires s’en sort plus qu’honorablement, et la musique accompagne parfaitement le film dans son ensemble.Et je le redis, c’est toujours très agréable une fin qui te surprend à l’heure où tous ces blockbusters qui inondent nos écrans sont téléphonés du début à la fin. Du coup, forcément, on finit le film sur une note vraiment positive qui arrive à nous faire oublier les quelques défauts légers qu’on pourrait signaler (le classicisme de l’histoire dans l’ancien couvent, le début un peu trop long,…).

A Christmas Horror Story est une chouette petite surprise. Loin d’être un grand film, il change des films à sketchs habituels de par sa mise en scène et se révèle au final un très agréable divertissement.

Critique avec images et trailer : ICI