Itinerant ghost

Wow... A Ghost Story est un film atypique. Clairement. Tant dans sa forme que dans son contenu... Déviant le mythe de la maison hantée déjà largement éculé au cinéma, le film s'oriente rapidement dans une autre direction. Un homme (Casey Affleck) meurt dans un accident de circulation. Lorsque sa femme vient identifier le corps, l'homme revient sous une forme spectrale (ici représentée par l'imaginaire enfantin de l'esprit sous le drap qui donne d'ailleurs une magnifique scène de transition pour le retour à la vie) pour suivre sa femme dans le deuil...

Le hic, c'est que sur ces 45 premières minutes de film, à part cette scène sympatoche de retour à la vie (vite entachée par cette scène au bout du couloir de l'hôpital qui faisait fort KKK - cela doit être mon imaginaire perfide qui devait être en action, mais tout de même), on a vraiment rien à se mettre sous la dent. À un point tel qu'on aimerait vraiment que de beaux plans d'images viennent au moins égayer la chose. Mais malheureusement, on devra prendre son mal en patience pour que le film devienne intéressant dans sa seconde partie! Car à ce stade, le film ne nous a encore rien raconté...

What is it you like about this house so much? -History.

Après le jeu des acteurs est convenable sans être ouf. Je n'ai pas senti Rooney vraiment en crise dans son deuil, ni Casey vraiment bouleversant et bouleversé de son vivant. On peut justifier cela par une interprétation tout en finesse, tout en justesse, plus réaliste que les grands émois; peut-être, mais personnellement je n'ai pas été touché par ce jeu-là... Du côté technique, il n'y a pas de plans oufs et le format de l'image original n'apporte pas grand-chose à mon sens au niveau de l'intérêt du visionnage et de la narration, donc pourquoi ce choix? Peut-être pour accentuer la notion de perte dans l'espace-temps, peut-être... C'est un film quasi muet également (à l'exception d'un monologue peut-être un peu too much, bien qu'efficace, sur le sens de ce qu'on laisse à l'Homme avec un grand H comme trace de notre passage) dont les sons de l'environnement rythment l'action plus que les dialogues.

They're just things I wanted to remember so that if I ever wanted to go back, there'd be a piece of me there waiting.

À noter que même si la deuxième partie du film a beaucoup de choses à nous raconter et fait prendre son sens à la première, le rythme reste lent, très lent, ce qui ne sera pas au goût de tout le monde.

Bref, un film qui ne s'adresse clairement pas à une large audience, plutôt bien agencé (mais dont le format ne me parait pas spécialement justifié si ce n'est pour ajouter un peu de manière fake un côté indé) et s'interrogeant sur la trace que l'homme dans son espace-temps va laisser derrière lui. Une première partie difficilement digérable me gâche personnellement le plaisir car comme je le dis souvent, je n'ai pas le temps de devoir subir pour pouvoir ensuite apprécier un final bien exécuté...