Un film de vampires tourné en persan par une cinéaste américaine d'origine iranienne, voilà qui piquait ma curiosité au plus haut point, d'autant que ce premier essai était précédé d'une excellente réputation dans les festivals où il fut présenté. Sauf que malheureusement, la découverte eu l'effet d'une douche froide sur ma personne.


Prolongement d'un court-métrage du même nom déjà réalisé par Ana Lily Amirpour, A Girl Walks Home Alone at Night a tout du long-métrage pétri de bonnes intentions, mais aussi et surtout les défauts d'un premier film trop conscient de ses effets, convaincu visiblement de tenir là une graine de film culte en puissance.


Convoquant aussi bien l'étrangeté d'un David Lynch que le spleen onirique du Rumble Fish de Francis Ford Coppola, le tout agrémenté d'une touche de Twilight à la sauce hipster, A Girl Walks Home Alone at Night bénéficie dans un premier temps d'une magnifique photographie et d'une bande originale plutôt tendance, laissant espérer du meilleur d'autant plus que l'ambiance que tente d'instaurer la réalisatrice n'est pas dénuée d'un certain charme.


Mais à trop vouloir produire de la belle image, à trop appuyer lourdement sur certains aspects, Ana Lily Amirpour finit par se tirer une balle dans le pied, accouchant malgré elle d'un délire arty et superficiel, au détriment d'un fond pourtant accrocheur (la condition de la femme au coeur d'un microcosme machiste) et de personnages perdant toute consistance au fur et à mesure de l'intrigue.


Sûrement sincère mais ampoulé et interminable, voire irritant pour votre humble serviteur, A Girl Walks Home Alone at Night laisse pourtant entrevoir des possibilités quand à l'avenir de son auteure, à condition qu'elle laisse davantage parler l'émotion qu'une forme prémâchée et sur-stylisée.

Créée

le 29 janv. 2017

Critique lue 750 fois

9 j'aime

5 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 750 fois

9
5

D'autres avis sur A Girl Walks Home Alone at Night

A Girl Walks Home Alone at Night
Eggdoll
9

A girl walks alone in beauty

La première fois que j'ai vu ce film suave, comme tout le monde, j'ai pensé à Only Lovers Left Alive, un peu, et je me suis ennuyée, un peu. Pourtant, il m'avait fait, déjà, un effet de fou, il me...

le 22 févr. 2017

23 j'aime

7

A Girl Walks Home Alone at Night
JasonMoraw
7

Les canines charnelles de la nuit

Le vampire est un personnage célèbre de différents folklores populaires. Suceur de sang. Prince des ténèbres. Revenant. Immortel. Effrayant, mais aussi parfois séduisant. Les attributs sont nombreux...

le 30 oct. 2021

22 j'aime

10

A Girl Walks Home Alone at Night
easy2fly
3

Une nuit jusqu'au bout de l'ennui

Première réalisation de la réalisatrice Ana Lily Amirpour, d'origine Iranienne, née en Angleterre et vivant aux états-unis. Une femme qui est le fruit de plusieurs cultures, lui permettant d'exprimer...

le 15 janv. 2015

15 j'aime

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20