"Au départ, Dieu n'a-t-il pas créé Adam dans le but de se faire aimer de lui?"
Ce film porte en lui des questions fondamentales sur l'amour et sur la parentalité.
Au travers de la relation la plus naturelle et profonde qui soit, entre un enfant et sa mère, il interroge d'abord le spectateur sur la question de la valeur d'un amour artificiel.
Aime-t-on pour aimer ou pour être aimé? L'amour a-t-il de la valeur alors qu'il n'est pas réel?
En ce qui concerne la parentalité, le film aborde plus discrètement les questions tournant autour de la responsabilité d'avoir un enfant.
Un enfant est un engagement à vie et souvent, dans les premiers temps du moins, cet amour est inconditionnel.
Est-on à la hauteur d'un tel amour?
Le personnage de David porte en lui la pureté et l'immensité de l'amour d'un enfant pour sa mère au début de sa vie.
C'est aux parents de mesurer la responsabilité d'un tel engagement, qui se traduit ici au travers du choix de Monica de marquer David à tout jamais de son empreinte. Le procédé est irréversible, David aimera sa mère jusqu'à sa "mort".
On est parent à vie ou on ne l'est pas.
En abandonnant David, Monica admet non seulement que son amour démesuré n'a pas autant d'importance que celui de son véritable fils mais aussi, tragiquement, qu'elle n'est pas à l'hauteur de cet amour.
Dans la toute première scène du film, le concepteur du méca pose cette question : "Au départ, Dieu n'a-t-il pas créé Adam dans le but d'obtenir son amour?"
Si, et c'est bien là la limite principale et infranchissable d'une intelligence artificielle, quelle qu'elle soit.
Le film a l'énorme avantage d'aborder la question sous cet angle particulier mais le gros désavantage de trop partir en quéquette sur la fin. Dommage.