A Most Violent Year nous présente l'histoire de Abel Morales, immigré au Etats-Unis à la tête d'une entreprise de pétrole. Ayant envie d'agrandir son petit empire, il décide d'acheter un terrain ayant plusieurs citernes, afin de pouvoir plus facilement stocker son fioul, et ainsi ne plus dépendre de ses camions citernes, victimes de plusieurs vols. Mais il est confronté à divers problèmes pour réunir son argent, notamment à la violence très présente à New York pendant l'année 1981...

A Most Violent Year est sans conteste un très bon film, qui est ou sera probablement nommé aux Oscars. Cependant, si je le trouve bon, il n'est pas non extraordinaire, et je vois pas sur quel aspect il pourrait gagner un prix. Oscar Isaac joue parfaitement son rôle de patron : il est juste, proche de ses employés, et impose le respect; mais ce rôle ne lui permet pas une tirade mémorable, ou des répliques qui resteront gravés dans nos cerveau. De même pour Jessica Chastain, qui joue sa femme, assez centré sur elle même et sur sa famille, et prête à beaucoup de risques pour réaliser ses ambitions. Son rôle est très intéressant, mais elle n'a pas non plus de discours comme dans Interstellar, où elle nous gratifiait d'un beau texte sur l'amour. Le reste des acteurs et personnages est tout aussi bon, mais ce que je retiens surtout, c'est leurs différents avis sur le port d'armes et sur les moyens de faire monter une entreprise (j'y reviendrai).

La réalisation est superbe : l'ajout d'un filtre rend un certain cachet à l'image, qu'on dirait légèrement vieilli, et j'ai adoré le plan précédant l'apparition du titre, où l'on voit le personnage de Julian, allongé sur l'autoroute, du côté gauche du cadre, avec les voitures passant à côté... Je retiendrai aussi la scène de la course poursuite, qui est filmé par une succession de plan, ce qui est assez original. Après, je sais pas si cet réalisation peut rivaliser face à celle de Fincher ou celle de Nolan.

La musique est aussi vraiment belle : un thème à base de trompette vient accompagner chaque coup dur à l'encontre de l'entreprise, ce qui sonne à mes oreilles, comme une musique qui viendrait accompagner des soldats après une défaite. Les autres thèmes ne m'ont pas vraiment marqué, à part peut-être la musique d'introduction assez joyeuse qui semble nous décrire un monde heureux mais qui va vite s'arrêter après la première agression. Au niveau des sons, j'ai vraiment apprécié qu'au lieu de nous montrer diverses images atroces, c'est la radio, lorsque Abel est en voiture, qui nous rappelle par le biais de bulletins d'informations que New York est en proie à une vague de violence.

Enfin, venons-en au différentes questions qu'aborde le film, surtout par le biais de ses personnages : qu'est-il le plus juste ? Faire porter des armes à ses employés sans port d'armes (c'est-à-dire être hors la loi) afin qu'il se protège, ou les laisser sans défense pour ne pas risquer de mettre en péril l'entreprise ? Payer ses dettes avec de "l'argent sale" pour que l'entreprise continue à vivre, ou préférer garder son intégrité ? Jusqu'où doit-on aller pour réaliser ses projets, ses ambitions (ce n'est pas au niveau de Night Call niveau "j'enfreint la loi" mais il y a quand même une petite idée) ?

Je vous conseille vraiment ce film, car je pense qu'il manque de visibilité et mérite plus de succès. Après, j'irai pas jusqu'à lui donner plusieurs Oscars, mais j'espère qu'il sera au moins nominé.
Hell-Crosses
7
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le 8 janv. 2015

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Hell-Crosses

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