A most violent year est le troisième long-métrage écrit et réalisé par J.C Chandor après le très habile Margin Call et le viril All is lost.


Nous sommes à New York au début des années 80, précisément en 1981, l’année où la ville connaît une recrue d’essence de la violence. Abel Morales, un immigré parti de rien, et sa femme Anna, voient leur entreprise de pétrole qu’ils bâtissent depuis vingt ans grâce à leur dur labeur et une honnêteté infaillible plus que menacé par cette violence engendrée par la corruption qui rode autour d’eux. Pour s’en sortir, Abel va devoir faire un choix, rester digne et intègre ou entrer lui aussi dans ce cercle infernale de corruption en mettant à mal ses valeurs et ses idéaux.


Rapidement on comprend que le film soulève la question du rêve américain et de sa vraisemblance. Le postulat de départ aurait donc pu être intéressant si le film ne montrait pas sans cesse la caricature d’un homme se voulant à tout prix honnête (en en devenant parfois ridicule tant le trait est appuyé), tout cela pour qu’à la fin il finisse par salir ses valeurs sans difficultés apparentes pour ne pas faire faillite. Les personnages sont soit caricaturaux ou peu crédibles comme le personnage de Julian qui passe tout son temps à s’enfuir et à revenir vers Abel avant de réapparaître une dernière fois d’on ne sait où dans la séquence finale en la rendant risible par son jeu ; soit ils sont inconsistants et traité en surface comme les personnages du procureur et de l’avocat. Par ailleurs, le scénario est plat et manque cruellement d’inventivité, les mêmes scènes se répètent, les dialogues sont souvent sans intérêts et ne font pas avancer l’histoire. On a l’impression qu’à l’image de son personnage Oscar Isaac rame tout au long du film qu’il tient d’ailleurs seul à bout de bras malgré la présence de Jessica Chastain qui se retrouve dans un rôle neutre n’ayant que sa transformation physique pour sauver un peu d’originalité. Cependant, reconnaissons la qualité de la photographie qui est travaillée et en accord avec l’époque retranscrite, les années 80, à travers les couleurs et la texture de l’image. La mise en scène est aussi plutôt bien menée et intelligente (avec un jeu sur les lumières) et est accompagné de très beaux plans-séquences et de travellings efficaces lors des poursuites entre gangsters, le tout monté sur une bande originale parfois entraînante.
Cependant, à aucun moment le film ne nous saisis alors qu’il semble que ce soit aussi l’une de ces prétentions au départ. Il en ressort donc un film de plus sans grand intérêt, caricatural et flou sur le rêve américain, qui fini juste par dire que ce dernier est une illusion et que l’on ne peut pas réussir en étant honnête.

Nooodles
5
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le 22 févr. 2015

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