Un film comme un autre

CECI N'EST PAS UNE CRITIQUE MAIS UNE IMPRESSION D'APRES VISIONNAGE.

Je n'ai pas bien saisi ce qui a poussé mes éclaireurs à lui mettre une bonne cote.
Ou plutôt je ne le sais que trop bien. Ses bonnes intentions.
Mais reprenons les choses dans l'ordre.
A Perfect Day se déroule au milieu des Balkans, en 1995, en pleine guerre.
Nous suivons une équipe de secours (ONG) qui s'occupe notamment de l'hygiène et des sanitaires. Autour d'un problème relativement banal, un puits est souillé (bon il est vrai par un corps), nous allons suivre les pérégrinations de Sophie, Mambru, B, Damir, Katya et Nikolas.

Ce qui m'a donné envie de mettre la moitié et non pas un 4/10, ce sont donc ces fameuses bonnes intentions.
Pendant une heure et quarante minutes, nous allons découvrir les affres de la guerre dans tous ce qu'elle a de plus stupide. Nous ne sommes pas au milieu du conflit et c'est la force du film, nous sommes un peu à l'écart et nous vivons le quotidien de cette ONG.
Rien de grandiloquent, pas d'emphase autour des évènements, pas de musique magistrale pour souligner la tragédie, non juste des constats qui se rencontrent au fil des essais infructueux dans leur quête d'assainissements d'un puits. Le danger des mines, la chasse des musulmans, l'intransigeance militaire comparable à n'importe quelle institution pleine de contradictions, empêtrée dans la logique administrative et hiérarchique plutôt que pragmatique.

La principale qualité de "Un jour comme les autres" (titre VF) est aussi son principale défaut. On n'en rajoute pas des couches, ni dans la photo, ni dans la mise en scène, ni dans la bande-son.
Cette banalité de l'horreur devrait nous glacer d'effroi et pourtant non, affadi par l'humour de B (Tim Robbins) notamment, tout passe crème. Nous devenons spectateurs d'une horreur délavée, sans relents, sans odeur, à peine répugnante. Ce "Jour comme un autre" devient un film comme un autre, un scénario qu'on aurait presque pu laisser aux amateurs de docu-fiction.

Cette sobriété, cette réserve se transforme en absence de cinéma.
Et même si on comprend pourquoi on ne veut pas verser dans une énième version de la guerre sauce hollywoodienne, on regrette cependant que le réalisateur (et les scénaristes) n'aient pas relevé le tout par un peu de mise en scène par-ci et un peu de place pour les acteurs (de choix, voir le casting de luxe) par-là.
A trop vouloir taper juste, on ne tape rien du tout.
Je me suis vraiment forcé à arriver au bout, m'attendant presque à un twist salvateur, à une idée de génie, à un plan qui allait tout changer, au détail de fin de séquence et puis non.
J'ai dit : "m'attendant presque" car après 10 minutes, je savais très bien ce qui m'attendait.