A Quiet Dream
6.7
A Quiet Dream

Film de Zhāng Lù (2016)

A Quiet Dream est une petite revanche sur ma perception du drame Coréen. Il commençait mal, fait de noir et de blanc, évoquant divers protagonistes asociaux en pleine errance dans de petites ruelles vides de Séoul. Ça ressemblait à un somnifère gros comme mon poing qu'il me suffisait de regarder pour tomber dans les bras de Morphée.


Cependant j'ai eu tord, le film sait surprendre tout en finesse.


A Quiet Dream est le récit croisé de divers personnages ; une attrayante tenancière de bar devant s'occuper de son père handicapé et trois parias de la société. Le premier est épileptique, le second a été pris de fou-rire lors de l'enterrement du père de son chef, quant au troisième, il est un réfugié Nord-Coréen bipolaire.
Les trois larrons ont une envie commune ; se faire aimer de la belle barmaid.


Grossièrement, l'histoire peut être résumée ainsi. Elle est simple, ce n'est guère important, car l'essentiel se trouve au cœur, dans les dialogues et les longues scènes, véritables portraits de sensibilités. Et le tout se suit en douceur et bonne humeur, sans jugements ni mépris. Les personnages sont cabossés, peu intelligents, parfois on aimerait leur gueuler dessus...mais sont également touchants par leurs valeurs et, surtout, par l'amour qu'ils vouent à cette jeune femme.


Et en parlant de jeune femme, on pourrait s'attendre à ce qu'elle ne soit que froide face à ces hurluberlus presque constamment alcoolisés pour certains. On pourrait s'attendre à du rejet, ce n'est pas le cas encore une fois. Le film sait jouer des à-priori pour surprendre. Non, elle, elle les aime aussi mais à sa façon. Ce sont, sans jeu de sa part, ses hommes et non ses amants (ou alors seulement en rêve).


Le rêve aussi à sa large place dans le récit, non par l'illusion mais par la volonté de construire un doux rêve dans ce bar où chaque chose serait à sa place.


En définitive, A Quiet Dream se découvre doucement mais sûrement car derrière l'apparence peut se cacher de bien beaux ouvrages. Le présent film en est une expression.

Fosca

Écrit par

Critique lue 368 fois

2

D'autres avis sur A Quiet Dream

A Quiet Dream
Effixe
8

Onctueuse tranche de vie

Certaines images parviennent quelquefois à nous happer sans crier gare, essaimant notre perception de leur pleine majesté. Point n'est alors besoin de verser dans la surenchère visuelle, ainsi...

le 1 juin 2021

3 j'aime

A Quiet Dream
anthonyplu
8

Quand on y songe...

Vrai cœur pour cette petite comédie dramatique indépendante tournée dans un joli noir et blanc et surtout terriblement attachante. Un film où il n'y a pas d'histoire, pas de péripéties, pas de...

le 27 oct. 2017

3 j'aime

A Quiet Dream
Khidarion
7

Les Désaxés

Ce film en noir et blanc nous présente trois garçons trentenaires qui tournent autour d'une amie à eux, qui tient un petit bar, appartenant à l'un d'entre eux. Déjà, de part la nature des...

le 26 oct. 2017

3 j'aime

Du même critique

Juste la fin du monde
Fosca
8

Natural Blues

Bien malin celui qui parvient à noter sereinement ce film. Personnellement il ne m'est guère aisé de le glisser au sein d'une échelle de valeur. Dans tous les cas, une note ne pourra s'avérer...

le 22 sept. 2016

190 j'aime

13

Grave
Fosca
8

Deux sœurs pour un doigt

Bien que préparé à recevoir ma dose de barbaque dans le gosier sans passer par la case déglutition, je ne peux qu'être dans un tel état de dégoût et d'excitation à la fin de ce film qu'il me sera...

le 21 févr. 2017

134 j'aime

23

Mother!
Fosca
8

L'Antre de la Folie

Au commencement... Comment commencer à parler de ce film sans en révéler toute l'essence ? C'est bel et bien impossible. Le nouveau venu de chez Aronofsky n'est pas une œuvre dont nous pouvons parler...

le 8 sept. 2017

84 j'aime

18