Sometimes awful things have their own kind of beauty.

Quand j'ai appris que Tom Ford réalisait un film, j'étais très sceptique. Mode et cinéma, il ne faut pas tout mélanger. Et quelle erreur.

A Single Man est une œuvre de toute beauté. Du début à la fin, tout n'est que délicatesse. Des costumes (pas étonnant), aux décors en passant par la musique, le film entier exhale une grâce immense.

Dès le début, j'ai senti que j'avais à faire avec un grand film. L'histoire semble se passer en une seule journée. Le scénario n'a rien d'extraordinaire. Et pourtant...Cette histoire de deuil m'a profondément touchée. Quand le personnage de Colin Firth reçoit le coup de fil fatal, on sent une immense tristesse dans ses yeux. Qu'est ce qu'on y croit. Des scènes ultra poétiques s'enchaînent, ponctuées de flash back colorés qui contrastent avec le présent morne du personnage. La scène de baignade, de cours, du bar resteront longtemps dans les mémoires. Enfin, dans la mienne, en tout cas.

Colin Firth est tout simplement splendide. On voit dans ses yeux une abysse de peine. On s'emballe, comme lui, par rapport à cet élève. Un infime espoir de s'en sortir. En même temps que lui, on sent notre coeur battre à la chamade. Pourquoi? Parce que A Single Man n'est pas un film sur l'amour homosexuel. C'est un film sur l'amour tout court. Un amour universel, puissant, comme le laissent entrevoir tous les flash back. On se reconnaît tous un peu dans Falconer.

J'aime les bouquins qu'ils lisent. Le bruit de l'aiguille qui trotte sur la montre. La danse de Julianne Moore. Leurs cigarettes roses. La bande originale. Les chiens. La scène dans la neige. Le coup de téléphone. Le regard de Nicholas Hoult. Les gros plans sur les yeux de la blonde. La petite fille. Tout est sublime. De bout en bout. Chaque scène pourrait faire l'objet d'un tableau d'Edward Hopper.

Il ne se passe pas grand chose, c'est parfois lent, souvent contemplatif. Mais je m'en fous. C'est la plus belle ode à la beauté, à l'amour et au souvenir qui m'ait été donnée de voir dans un film.

Prenez garde, vous risquez de verser toutes les larmes de votre corps pendant le générique du fin.

Beau à en pleurer, voilà ce que vous devez retenir de A Single Man.

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le 10 févr. 2012

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Clairette02

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