Qu'est-ce qui plait autant dans l'histoire d'Une étoile est née, des années 30 à aujourd'hui ? Tout simplement son côté humain, la fascination de la notoriété et les destins croisés d'un couple où l'une monte au firmament tandis que l'autre décline. La cime et l'abîme, en quelque sorte, qu'un rien sépare. Hollywood faisant moins rêver qu'à l'époque de Wellman ou de Cukor, c'est dans l'industrie musicale que se déroule cette nouvelle version signée Bradley Cooper. En soi, l'idée n'est pas mauvaise et la première partie du film est particulièrement réussie, notamment dans les scènes de concert où le grand frisson n'est pas loin quand Lady Gaga s'accompagne au piano et fait entendre la puissance de sa voix. Elle se révèle plutôt bonne actrice en plus, capable de résister à un Bradley Cooper très à l'aise dans son rôle de rock star, entre Francis Cabrel et Bruce Springsteen, en beaucoup plus fatigué, évidemment. Son personnage ressemble tout de même à un cliché ambulant et laisse craindre le pire quand le scénario vire au mélodrame. Et là c'est le drame ! Plus rien ne fonctionne dans la dernière heure d'un film qui se contente de reprendre sans aucune originalité les évolutions scénaristiques des précédentes versions. Le dernier quart d'heure est vraiment de trop, forçant systématiquement l'émotion au forceps alors qu'une pudeur elliptique aurait bien fait l'affaire. C'est là où Bradley Cooper montre ses limites de réalisateur (ok, c'est un premier film). Un mélo, cela marche quand on a du doigté et cela peut même être sublime. On ne demandait pas au néo-cinéaste de se hisser au niveau de Borzage ou de Sirk mais là, il se rate dans les grandes largeurs.