A une époque où les "stars" sont interchangeables et à l'espérance de vie plus courte qu'un kleenex dans une chambre d'ado, nous nous demandions ce qu'était devenu l'égérie des super stars "modernes", Lady Gaga (Pour la faire courte, ce n'est pas ma tasse de thé. Je lui reconnait surtout l'intelligence d'avoir su se faire une place dans ce business ou l'apparence prend souvent la place du talent.). Elle nous revient donc dans le premier film de Bradley Cooper : un mélo pop relativement classique dans lequel une nouvelle tête prend la place d'une ancienne gloire. C'est l'histoire de la vie, le cycle éternel...
Bradley Cooper est excellent. Il a cette douleur dans le regard... Son solo, guitare à la main, voix de crooner désabusé... L'impression de voir Kurt Cobain et son "Pennyroyal Tea"... Touchant, vraiment.
Sauf dans cette scène des Grammy's, clairement en trop. Clairement dispensable.
Stefani Germanotta nous touche également, quand elle chante. Quand elle est sur son territoire. Elle n'est pas actrice, cela se ressent, se voit. C'est presque gênant pour elle, parfois. Mais elle a le mérite d'imposer son naturel, sans ses excentricités, sans fard, au réveil... Tout, chez elle, se joue dans le regard. Et il tape parfois juste, le coquin.
Mais la comparaison avec son homologue masculin fait mal. Bradley l'étouffe de sa présence. On le suit, lui. La star (de cinéma), c'est lui.
Les premières minutes nous agressent. Les riffs de guitare, la course pour sortir de la salle de concert, le bar, la performance de Lady Gaga sur "La vie en rose"... On se dit qu'on va en avoir pour notre argent. De l'intensité, de l'émotion, de la douleur... L'immersion dans les premiers concerts est totale. Les voix font vibrer, les instruments font frissonner. Mais le film ralenti. Trop, parfois. Certains plans sont superbes, mais d'autres tirent en longueur inutilement. A star is born devient plus conventionnel dans sa deuxième partie. Je me suis permis de regarder la salle à 2-3 reprises, c'est un signe.
Et je n'ai pas trop compris la morale du film. Il lui dit de rester "elle". De ne pas se perdre, de rester sincère. Elle confirme ses dires en insistant pour rester elle, naturelle, imposant ses choix artistiques...
Elle commence par "La vie en rose" dans un bar de drag-queen (Quelle performance !), des concerts rock au côté d'un crooner pour finir... star de youtube à la coloration factice et aux décolletés vulgaires qui dégage ses danseuses pour accaparer toute la gloire ?
Jackson est trahi. Ally s'oublie. Et cela n'est jamais mis en avant. On ne sait pas ou ce long métrage veut en venir.
Étrange. Critique du système inassumée ?
Le seul détail qui m'a marqué et qui pourrait dire que le film va dans ce sens, c'est que tous les morceaux plus pop/commerciaux du film ne sont pas sous-titré, contrairement aux morceaux plus rock/personnels. Mais cela reste très, très vague.
Au final, j'en retient surtout une excellente BO (sauf les morceaux pop, donc), avec cet excellent "Shallow", qui jouera sûrement sa carte pour l'Oscar, une bonne première performance de Lady Gaga, avec tous les défauts qu'une première signifie et un bon premier film de Bradley Cooper.
Comme le disait Jackson : « La musique, c’est douze notes dans une octave. Douze notes et l’octave se répète. » Hâte de voir une autre version de cette octave de leur part.