En 1976, le réalisateur Frank Pierson décide de réaliser un remake du film mythique de 1937. Dans les années 70's, Barbara Streisand est déjà une immense star, elle enchaine les grands rôles, les comédies musicales, elle chante, danse et surprend le public par sa maitrise d'actrice. Streisand représentait, déjà à l'époque cette beauté non conventionnelle qui poussait le public à voir avant tout le talent avant le physique.
Je ne sais pas pourquoi Bradley Cooper a choisi de réaliser une autre version de A Star is Born - la quatrième - pour ses débuts en tant que réalisateur, mais je soupçonne le fait que c'est en partie parce qu'il a vu beaucoup de Barbra dans Lady Gaga, mais alors, Gaga est-elle la nouvelle Streisand? Là n'est pas la question, du moins, pour le moment. La réponse cependant est déjà bien encrée dans mon esprit et semble évidente : comme Streisand, son talent vocal a la capacité de vous arrêter et de vous ébranler jusqu'au cou, sa beauté naturelle voire sexuelle (première partie du film) surprend qu'importe votre attirance et il s'avère que, comme Streisand, la dame sait jouer.
Parlons maintenant du film en lui-même. La longueur de certaines scènes est à jeter, je vais même m'avancer en disant que ça gâche la trame du scénario. Cooper est comme un enfant découvrant son nouveau joujou (la caméra), il veut s'amuser avec, montrer qu'il a déjà vu comment les autres font. Là est un petit le problème, la mise en scène a beau être plutôt réussie, la caméra est pourtant trop volage, trop creusée dans la métamorphose des personnages, les scènes sont donc un poil trop longues.
Pourtant...pourtant, je n'arrive toujours pas à comprendre comment un mec qui n'a jamais joué de musique, qui n'y connait d'ailleurs pas grand chose arrive aussi bien à filmer la sensation presque atmosphérique qu'est de monter sur scène et de lâcher prise pendant un set d'1h30...Je dois avouer que je suis encore sous le choc. La scène d'ouverture, grandiose, s'aventure dans les bas-fonds d'un musicien déchu de toute gloire (Bradley Cooper), on implose "musicalement parlant" en voyant cette bette de scène s'agripper à son manche de guitare et se détruire ce qu'il lui reste de cordes vocales.
Par la suite, ce qui marque le spectateur ou du moins...moi, c'est que dès le début du film, Cooper prouve que certaines histoires sont tellement captivantes qu'elles méritent d'être racontées encore et encore. Ce moment où Jackson entend Ally pour la première fois au bar - elle interprète "La Vie En Rose" - et il est tellement ému par l'émotion qu'il en pleure, c'est indéniable. On restera scotché par la vision de la décente aux enfers de la production commerciale qui est interprétée par une Gaga qui se métamorphose de scènes en scènes pour finalement...devenir ce qu'elle est aujourd'hui : une star médiatique.
Ce premier long est sur le point de devenir un monstre à succès - et à juste titre. En plus de tout le reste, Gaga et Cooper font preuve d'une alchimie merveilleuse ; mais le film prend (trop) le temps de se prélasser dans leur intimité, comme amants, amis, et collaborateurs musicaux. Bref, le film fonctionne comme une histoire d'amour, comme une comédie musicale, comme un mélodrame saisissant. Dans ce cas, deux étoiles sont nées : Lady Gaga l'actrice et Bradley Cooper le réalisateur.