À bord du Darjeeling Limited par Kroakkroqgar
Deux ans avant ‘Fantastic M. Fox’, ‘The Darjeeling Limited’ conserve l’ambiance mélancolique, nostalgique et faussement burlesque des précédents travaux de Wes Anderson. Comme dans ‘The Life Aquatic with Steve Zissou’, le récit se concentre sur des personnages perdus dans leur vie, qui partent en voyage d’exil spirituel. Et comme dans ‘The Life Aquatic’, le résultat est plus mitigé que pour les autres films du réalisateur.
Evidemment, on est heureux de retrouver l’univers de Wes Anderson, avec ses personnages aux tics et aux névroses attachantes. La fratrie Whitman fonctionne particulièrement bien avec Owen Wilson, Adrien Brody et Jason Schwartzman tous les trois excellent dans des rôles à la fois touchants, maladroits et surréalistes. De même, les péripéties farfelues des trois frères, les décalages renforçant les passages émouvants, la photographie chatoyante, la bande-originale dépaysante, les clins d’œil du réalisateur (l’introduction avec Bill Murray) ou sa réalisation léchée (les fabuleux ralentis derrière le train) sont toujours aussi agréables.
Non, ce qui freine ‘The Darjeeling Limited’, c’est le symbolisme que le réalisateur s’efforce d’appliquer à son œuvre. Entre le mysticisme associé aux prières ou rituels spirituel, la représentation symbolique derrière l’enterrement du père Whitman, ou la libération des personnages sur la fin, le film prend parfois une lourdeur pompeuse qui contraste avec la légèreté de sa mise en scène. Par ailleurs, le final n’est pas tout à fait convaincant puisque le film s’achève sans qu’on n’ait vraiment compris la relation entre la mère et ses enfants. On portera la même critique au court-métrage ‘Hôtel Chevalier’, prélude centré sur le personnage de Jack et sa relation avec sa compagne, aux aboutissants mystérieux et à la psychologie obscure.
Un Wes Anderson à la mélancolie un peu trop symbolique.