Je ne sais ce qui, en moi, me pousse encore à regarder des comédies françaises. Mon patriotisme ? Mon masochisme ? Si l'exception culturelle française consiste à pondre des chiasses monumentales, avec un budget tout de même conséquent (des acteurs français c'est mauvais et ça coûte cher), alors je serai prêt à voter pour le TAFTA, le CETA et tous ces traités affreux juste pour épargner mes yeux de ce cinéma aussi mauvais que scandaleux. En fait, ce n'est pas par manque d'idées (un homme de gauche sosie de BHL confronté à ses propres contradictions pourquoi pas ?), c'est tout simplement un manque de subtilités et d'un certain raffinement indispensable à une bonne comédie. Le jeu des acteurs est profondément nul, une caricature légèrement raciste du rom sale aux dents pourris, du gauchiste soixante-huitard en fin de vie qui n'est plus considéré comme de gauche en 2017 n'en déplaise au réalisateur, de l'héritière gauchisée aux ambitions d'artiste et un gosse pourri gâté d'Henri IV qui se prend pour un rebelle. Des clichés éculés, malvenus, et so 2010.
Ensuite, une incompréhension sur le message du film m'étreint. S'il est vrai que certains libéraux de gauche ont tendance à prêcher des valeurs qu'ils ne mettent pas en pratique eux-mêmes et qu'une certaine philosophie grecque pousse à mêler acte et parole, c'est une déformation qui ne correspond pas à la réalité. Réclamer à l'Etat qu'il loge des Roms, ce n'est pas la même chose que d'ouvrir ses portes personnelles : et tout le monde s'en porte bien, sauf ce film qui repose donc sur un fondement didactique faux. Evidemment, ce n'est pas un film qui se veut sérieux et la bouffonnerie qui se déroule devant les yeux des spectateurs est attendue, pire elle est prévisible car toutes les comédies françaises depuis 2005 reposent sur les mêmes dénouements attendus, improbables et dénués de sens. On deviendrait presque croyant afin de prier Dieu de nous sauver du cinéma français et du jeu monocorde et toujours semblable de Christian Clavier qui nous saoule depuis des années avec son cynisme vieillissant, d'Ary Abittan et de son extravagance commerciale feinte et de Lisa Zylberstein et de sa fausse froideur de gourde.
Sauvez-nous de ce naufrage.