L'assassinat de John Kennedy puis de son frère Robert et de Martin Luther King a engendré une atmosphère de paranoïa dans l'Amérique des années 70, qui aboutira en une série de films politiques qu'on qualifierait aujourd'hui de films complotistes. Le réalisateur Alan J. Pakula est certainement le plus grand porte drapeau de ce style et en fera presque sa marque de fabrique dans des films comme "Klute", "Les hommes du président" ou plus tardivement dans "L'affaire Pélican".
Rétrospectivement "A cause d'un assassinat" annonce par son aspect d'enquête journalistique, son célèbre film suivant "Les hommes du président" qui traitera l'affaire du Watergate. Ici le film traite de manière bien moins directe des assassinats politiques en Amérique dans les années 60. Il parle surtout du mystère qui règne encore aujourd'hui autour de ceux-ci, qui ont tous étaient officiellement attribuée à des individus dérangés. Bien avant le "JFK" d'Oliver Stone, Pakula évoque déjà l'idée d'un organisme politique secret qui traite ses ennemis de façon radicale et sans ménagement sous couvert des services secrets américains.
On remarquera quelques emprunts d'idées à ses confrères de l'époque, tel le diaporama psychologique au milieu du film, référence direct à "Orange mécanique" ou "Soleil vert".
Son sujet choc a fait un peu passer sous silence les grandes qualités esthétiques du film, magnifiquement cadré dans un cinémascope que l'opérateur a su exploiter de façon très efficace en composant des cadres dans le cadre. Il arrive ainsi de façon régulière qu'un avant plan occupe la moitié, voir plus, de la surface de l'écran pour recadré l'image dans un ratio différent, voir même la démultiplier en plusieurs cadres tel un split screen naturel. Une vrai leçon de composition que les cadreurs de nos téléfilms français feraient bien d'apprendre...
On notera aussi la superbe musique souvent minimaliste de Michael Small qui influencera durablement le style du film politique américain. Un genre qu'il réutilisera tout aussi efficacement dans "Marathon man".

Jean-FrancoisS
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le 4 avr. 2021

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