"Pourquoi nous ont-ils fait cela, on ne demandait qu’à vivre".

"A l’ouest rien de nouveau" dénonce la propagande patriotique démesurée d’un pays en transe menant de jeunes étudiants à peine âgés de dix sept ans pour la plupart, survoltés par un discours racoleur frisant la démence de l’engagement vers la désillusion face à la fureur des combats.

Une boucherie innommable étouffant brutalement la fougue de jeunes appelés, menés à la dure, constatant sur un site infernal que la sauvegarde de la patrie n’entraine au jour le jour qu’une violence insoutenable sans espoir d'y échapper.

Les corps à corps d’un réalisme époustouflant dévoile les pires inquiétudes d’un soldat liquéfié par la peur, devenir afin de glaner sans trop y croire quelques minutes de vie supplémentaires une bête féroce frappant son semblable comme un forcené ou au contraire, miséricordieux et prévenant, une fois sa fureur retombée.

La survie, le dégout, le repentir, les larmes et la folie se succèdent alimentés par les bombes, les chars et les lance flammes dans une page d’histoire sanglante, démantelant loin de leurs terres dans la boue et le barbelé une multitude de jeunes esprits endoctrinés livrés à eux-mêmes.

Une reconstitution exemplaire, fresque insoutenable, terrain de jeu inhumain à la disposition de quelques sursitaires temporaires leur permettant d'exprimer dans un univers devenu hallucinant, une transcendance démentielle inconnue en temps de paix.