À la merveille par Gustavo

Oh Terrence qu'est ce que j'avais envie d'aimer avant de l'avoir vu ton, To the wonder, malgré toutes ces notes et ces critiques négatives te traitant d'autiste, d'homme guère inspiré et accusant ton film d'être une parodie de tes films, d'être creux etc etc. Mais pourquoi j'avais envie de l'aimer ? Peut être parce j'ai envie d'aimer un film qui traite de l'amour tout simplement. (Ou alors pour pas faire comme tout le monde). Toujours étant que j'étais impatient d'être assis dans la salle obscure, que ces minutes de publicités m'ont paru longues. Les ampoules cessent d'éclairer, il fait tout noir, le film commence.

Premièrement et personne ne peut dire le contraire, l'ami Terrence a du goût et surtout du talent en matière d'images, chacun des nombreux plans sont magnifiques, la lumière, les couleurs, rien que pour ça, ça vaut le détour. Le soleil à travers les arbres, l'eau au Mont St Michel, l'eau dans la rivière, et même l'eau dans le caniveau, une flaque d'eau sont terriblement beaux, les reflets du lever du soleil sur l'eau, les nombreux couchers de soleil, le soleil derrière les personnages. Tout est de la beauté pure, grosse leçon de cinéma mes amis. Des moments de grâce comme lui seul sait les offrir, la captation brute de la beauté du monde. Personnellement j'ai été émerveillé par ce catalogue d'images, « c'est de touuute beauté » comme dirait l'autre.

Il reste maintenant l'histoire, le scénario, le jeu d'acteurs. Apparemment ça plaît moins, ce que je peux comprendre. Il y a cette sensation de vide, pas vraiment de fil rouge, quasiment pas de dialogues, une voix off, une meuf qui danse tout le temps et partout, un homme muet et un curé qui s'est trompé dans Admission Post-Bac.org (le bougre). Et pourtant, j'ai envie de dire, que tout ça fait sens. Car il ne faut pas oublier que le sujet c'est l'amour. Que ce soit l'amour humain ou l'amour religieux mais le véritable amour, celui qu'on connaît tous, celui qui nous guide et qui nous construit, celui qui nous valorise quoi, pas celui qu'on voudrait connaître et qui nous est vendu dans les Disney, pas celui qu'on lit dans un livre de Marc Lévy, You know what i mean ? Du coup ça plaît moins, faut dire qu'on a pas l'habitude, c'est rare qu'un type filme l'amour réel. D'ailleurs au début du film on croit encore à l'amour commerciale, via ces rires, ces sourires, ces câlins et ces petits jeux tout mignons, cet amour éternel quoi, mais tout ça cesse vite et la réalité reprend le dessus.

Vous dites qu'il n'y a pas de sens que c'est creux. Avez vous connu l'amour ? N'y a t'il pas plus creux que l'amour ? Qu'est ce qu'on fait par amour ? Qu'est ce qu'on ne ferait pas par amour ? L’Amour c'est un peu perdre le sens de la réalité non ? Alors attention je ne dis pas tout connaître sur l'amour, je n'ai que 21 ans et donc pas assez d'expérience, mais de ce que j'ai vécu voilà ce que j'en pense. Voilà comment j'ai ressenti le film.

Et même si ce vide est paradoxalement lourd à regarder, et pas forcément intéressant, on ne peut s'empêcher de sentir et d'aimer toute la poésie de Malick, d'ailleurs j'ai trouvé les 10 dernières minutes très émouvantes, je ne saurai dire pourquoi, c'est ce que j'ai ressenti, et quel artiste on juge avec son cœur si ce n'est Terrence Malick ? Alors j'ai mis 8/10, j'aurai pu mettre plus, j'aurai pu mettre moins, je ne savais pas trop quelle note mettre, je ne sais toujours pas. Ce qui est certain c'est que je ne pouvais pas donner une mauvaise note à un film si humain.

Ceux qui aiment le cinéma de Malick, je ne comprends pas pourquoi vous n'aimez pas son dernier film et surtout pourquoi vous le descendez autant, c'est quand bien mieux que tout ce qu'on voit en ce moment non ?