S’il y a 1% de la population qui a vu ce film et a adoré, j’en fais partie.
Un véritable hypnotisme qui m’a tenu de bout en bout du film, bien que perturbé ça et là par l’énervement palpable de mes voisins de spectacle.

Car oui il s’agit bien là d’un spectacle, d’images à la fois poétiques et crues, teintées de reflets solaires et de couleurs pastelles, comme autant de romantisme et de délicatesse dans une société en mal de bonheur.

L’agitation ambiante dans la salle m’a fait réaliser qu’une majorité n’était cependant pas prête à l’accueillir à bras ouverts, peinant à s’émerveiller devant les champs de blés.

Les plus courageux ont quitté la salle au bout de 15 minutes. D’autres ont préféré attendre une heure, contraints et contrits par leur bon sens, à vouloir rentabiliser le coût de leur place, et honteux par avance de se voir jugé par l’opinion public.
J’entendais résonner dans leurs têtes : « Si je sors avant la fin je vais avouer malgré moi que je ne suis pas un intellectuel. Je ne serais qu’un archétype du mec qui préfère les films d’action avec Schwarzy, les films à la « 35 ans par encore marié », affalé sur un canapé avec sa copine en mangeant des coquillettes, et zappant de temps en temps sur the Voice pour voir si Bertrand s’est fait dégager ».
Alors non, je m’inflige, je me flagelle, je reste.

Voilà ce qu’on dû se dire ceux qui sont restés jusqu’à la fin et dont j’ai entendu les expirations teintées à la fois de douleur et de soulagement quand le générique est apparu. Pour eux une libération, pour moi un final quasi orgasmique.

Alors qu’en réalité A la merveille est tout sauf un film intellectuel. C’est un film de sensations, émotionnel et charnel.

Ce film m’a captivée. Il m’est apparu à la fois apaisant et excitant. On lui donne le sens que l’on veut. Il y a une histoire, certes parfois un peu évanescente, mais il y a aussi une forme, tellement puissante et véhémente que l’on se laisse emporter par ce tourbillon de la vie qui nous fait réfléchir, et surtout ressentir.

Le détail capturé par la caméra nous reconnecte immédiatement à nos cinq sens, le toucher, l’odorat, la vue, l’ouie et même le goût. C’est une véritable dégustation de la vie, un repas d’émotions à la sauce tendresse.
Terence Malick saisit l’instant et relève le défi du cinéma multi-sensoriel.

Quand au jeu des acteurs, si Ben est effectivement un accessoire au service de l’histoire, Olga nous captive et nous fait véritablement voyager avec elle.
La scène où elle perd la raison est comme un poignard dans les tripes, que nous avons tous ressenti un jour, sans pour autant l’exprimer.

Malick a ce don d’envoyer des décharges d’émotions qui vous électrisent.
Caricatural, ainsi qu’il se plaît à nous représenter la passion.
Car c’est la passion le véritable fil rouge de ce film.

Pour moi un défi relevé et un très beau film.
Bravo Terence. Moi je te kiffe.
whatsaround
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le 23 juin 2013

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whatsaround

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