Storytelling à l'américaine

Le pitch: Un américain rachète des archives aux enchères sans vraiment savoir ce qu'elles contiennent. Il s'avère qu'il a acheté les négatifs, pellicules et films d'une nounou qui prenait des photos incroyables. Tout le long du film l'heureux élu cherche à retracer la vie de cette artiste anonyme.

Le point fort du film, ce sont les photos. Elles sont INCROYABLEMENT BELLES. On regrette que le film n'en montre pas plus. Ces photos sont saisissantes, drôles, émouvantes, parfaites, dignes des plus grands noms de la photographie d'art.

Le point faible, ce storytelling qu'affectionnent tant les américains et qui vient mettre en scène, déformer et polluer les oeuvres et l'histoire de l'artiste. J'aurais préféré voir plus de photos de Vivian Maier et moins de témoignages de notre américain dénicheur s'extasiant sur cette histoire incroyable d'une trouvaille dans une broquante (OH MY GOD) qui débouche sur une enquête (OH MY GOD) sur une femme anonyme qui n'a jamais montré ses ouvre de son vivant (OH MY GOD). On est assez grand pour comprendre la singularité de cette histoire sans qu'un américain nous rappelle toutes les 5 minutes que OH MY GOD c'est vraiment une histoire incroyable.

Il faut reconnaitre cependant que le montage est assez réussi pour tenir en haleine le spectateur pendant plus d'une heure. La complexité de l'histoire et du caractère de Vivian Maier est très bien utilisée pour faire prendre des tours inattendus au reportage. La superposition de témoignages contradictoires pour démontrer la complexité du personnage est aussi un ressort efficace qui vient contrebalancer le storytelling pret-à-penser / prêt-à-pitcher qui pollue le début du film.