Sous ses faux airs de Giallo, cette série B est en réalité un thriller psychologique plutôt agréable, avec des scènes érotiques saphiques assez mémorables pour l'amateur de cinéma d'exploitation.


L'histoire:
Suite à la disparition mystérieuse de son amie Sally, Greta (Barbara Bouchet) décide de se faire engager comme secrétaire par Richard Stuart, un écrivain célèbre habitant une île près de Venise. Il s'agit du dernier employeur de Sally. Peu avant de disparaître, Sally avait écrit à Greta et lui avait confié qu'elle craignait pour sa vie, qu'elle avait mis les pieds dans un milieu malsain dont elle ne pouvait plus sortir. Greta, qui est secrétaire dans la même agence anglaise que Sally, n'a aucune peine à décrocher ce job et rejoint la villa de l'écrivain, quitte à se jeter dans la gueule du loup. Richard Stuart est marié avec Eleonora qui est bisexuelle et débauchée. Elle ne tarde pas à séduire Greta, en la droguant. Un soir, en compagnie des Stuart et de quelques invités décadents, elle regarde un film amateur que projette Richard, une version coquine du Petit Chaperon Rouge. A moitié droguée, et sous l'emprise de l'alcool, Greta reconnait Sally sur le film. Son trouble est tel qu'il n'échappe pas à Richard, qui arrête aussitôt le film. Le lendemain, Greta va décider de mener sa propre enquête. Elle pense de plus en plus qu'il est arrivé malheur à Sally, mais le commissaire de police chargé de l'enquête sur cette disparition n'a pas la moindre preuve et semble rejoindre l'avis des Stuart : Sally a simplement quitté les lieux.
Les jours suivants, Greta poursuit ses investigations et commence à discerner la personnalité tordue des Stuart. Une fouille dans leur cave lui permet de retrouver une photo partiellement brûlée de son amie. Cependant, sa curiosité est rapidement mise à jour par les Stuart, et le couple va prendre un malin plaisir à jouer au chat et à la souris avec elle. Dans un premier temps, Richard soumet à Greta la rédaction d'un nouveau scénario, présentant bien des ressemblances avec la réalité présente. Est-ce une mise en garde ? L'atmosphère étrange et angoissante est renforcée par l'isolement de la jeune fille sur cette île détachée du continent et par la présence de personnages particulièrement inquiétants (un concierge taciturne et un pêcheur attardé). Peu à peu, le piège va se refermer autour de Greta...


Amuck est un film rare qui n'a pas connu de distribution dans nos contrées. Et, comme la plupart des films bis presque impossibles à voir, il a de ce fait gagné une réputation de film culte, qui semble quelque peu usurpée même si le film possède bon nombre de scènes mythiques, notamment la fameuse scène de saphisme entre Barbara Bouchet et Rosalba Neri, tournée dans un semi-ralenti au rythme d'une musique envoutante. Mais aussi par exemple la scène d'une partie de chasse aux canards qui vire tout à coup à la chasse à l'homme.
Le parfum d'exploitation est entretenu par quelques scènes de nudité féminine, certes gratuites, mais très bien filmées par un réalisateur inspiré. Barbara Bouchet n'ayant jamais été avare de ses charmes, elle n'hésite pas à sa déshabiller, ce qui est tout de même plutôt rare pour un personnage principal dans un film non-érotique. Sa plastique est mise en valeur tout au long du film mais ce n'est jamais crapoteux, ça reste plutôt soft et joli et cela permet de rester patient lorsqu'il y a des scènes plus lentes qui ralentissent le rythme du film.


Les scènes de meurtres sont concentrées à la fin, la majeure partie du film se résumant à une enquête, une sorte de huis-clos dans lequel on tente de percer la vraie personnalité des protagonistes et ce qui a bien pu arriver à la disparue. Le film n'évite pas quelques temps morts mais en général, Amuck se regarde avec un certain plaisir. Les acteurs sont jolis et bons, la musique est sympa et le film est un cocktail réussi mêlant suspense et érotisme.


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daniellebelge
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Créée

le 19 juin 2022

Modifiée

le 11 avr. 2018

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daniellebelge

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