Un film que j’ai trouvé assez ”remarquable” car traitant d’un fait divers ”sordide” sans rien montrer de ce qui aurait facilement pu l’être.
La descente aux enfers d’une femme, Murielle (dans la vie Geneviève Lhermitte) qui va être prisonnière de tout, peu à peu, y compris d’elle même. Elle va en arriver à perdre le contrôle de sa propre vie.
Elle en voudra au Docteur Pinget (en quelque sorte le père adoptif de son mari) qui subvient aux besoins matériels du couple, lui permettant même une existence proche du luxueux, mais qui finalement l’étouffe. Elle vit dans une prison dorée et c’est le terme ”prison” qui est le seul à retenir, ”dorée” devient plus que secondaire. Elle se sent emmurée vivante.
Elle en voudra à Mounir, son mari, qui ne mesurera jamais à quel point que ce ”ménage à trois” aussi confortable qu’il puisse être lui est insupportable. Il ne réalisera jamais qu’elle est ”plus” qu’à bout.
D’ailleurs, même la psychologue qu’elle consulte ne verra pas arriver le drame, alors que ”Muriel” l’avait elle-même plus ou moins annoncé (et même par écrit pour ceux qui ont suivi l’affaire et surtout le procès).
Peu à peu, elle s’enlise dans une dépression. Elle réalise que finalement personne ne lui tendra la main. Sa seule "vengeance", diront certains, sa seule ”fuite” diront d’autres (spécialistes comportementaux dans les sciences criminelles) : c’est finalement s’en prendre à ceux auxquels son mari tenait le plus : leurs enfants. En effet, qu'est ce qu'elle aurait pu faire de pire ?
Le film n’est pas fait pour juger un personnage plus qu’un autre.
Un film comme d’autres l’ont écrit qui ne s’enlise jamais dans le pathétique ou le sordide. Pourtant, je le répète, avec un tel sujet, osons le reconnaître, la chose aurait été des plus faciles.
Le film visait surtout à démontrer, à travers des éléments glanés dans le dossier, la fragilité d’une femme pour qui "l’histoire a souvent repassé les plats", comme l’a dit l’une de ses avocates lors du procès, et qui, depuis l’adolescence, apparaît comme autant instable que dépressive.
L’un des avocats avait dit ”Geneviève Lhermitte a-t-elle sa place devant une cour d’assises ?” Certainement pas, son cas étant beaucoup plus ”complexe”
D'ailleurs, la suite aurait tendance à le prouver, ont écrit certains chroniqueurs judiciaires, puisque Geneviève Lhermitte avait ”retrouvé l’amour” avec un codétenu qui s’est suicidé en 2012, ce qui l’avait profondément affectée titrèrent les journaux. Elle a rencontré à nouveau l’amour avec un codétenu et elle s’est remariée en prison le 29 septembre 2015 . Elle a obtenu sa libération conditionnelle le 18 avril 2019 pour être admise dans un centre psychiatrique fermé pour son reclassement, établissement de son choix, afin de poursuivre le travail thérapeutique.