« Accords et désaccords » est présenté sous la forme d'un récit entrecoupé de témoignages sur un personnage fictif. Dans ce film, le réalisateur s'identifie à un guitariste de jazz gipsy virtuose et reconnu comme le meilleur aux Etats-Unis, mais toujours dans l’ombre du frenchie Django Reinhardt.
Woody Allen n’est pas tendre avec lui-même, renvoyant sa place dans l’histoire du cinéma à celle d’un éternel second couteau, qualifié d’excellent que lorsqu’il n’est pas comparé à ses illustres modèles. Sean Penn y est confondant et souvent hilarant en musicien obsessionnel, alcoolique, rustre, loufoque et mégalo . Le réalisateur new-yorkais, admirateur des œuvres d’Ingmar Bergman ou de Federico Fellini rend un bel hommage à ce dernier, la relation tyrannique et pleine de tendresse à la fois entre Emmet Ray et une jeune muette qui l’admire et le suit dans ses concerts ou ses délires (comme tirer sur des rats dans les décharges…) n’étant pas sans rappeler celle entre Zampano et Gelsomina dans la « Strada ». C’est dans cette partie du film ( et grâce aussi à la bouille attendrissante de Hattie…muette qui deviendra une star …du muet !!) que Woody Allen touche au plus juste, emplissant son film d’une bonne part d’auto-dérision pour se garder de chercher à rivaliser avec les génies qu’il admire. Je suis moins convaincu par la dernière partie et notamment par le rôle donné à Uma Thurman, en journaliste nympho, même si l’intervention de son personnage donne lieu à une irrésistible séquence sur les trois versions connues au sujet de la disparition médiatique de notre guitariste.
Un bon cru allenien à placer entre « Radio Days » et « Whatever works »

Stanleywhite
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le 3 janv. 2018

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