Rien n’est jamais parfait et Ad Astra le montre bien. A 10 min près c’était un chef d’œuvre. En soi, c’est « juste » un très grand film. Et quel film !


Avec un Brad Pitt en très grande forme (probablement l’une de ses meilleur prestation), un James Gray en état de grâce qui nous peint des visions spatial dantesques, réussissant même l’exploit de crédibiliser un univers qu’il créé de toute pièce. Nous offrant une scène de course poursuite mémorable (digne de celle qu’il nous avait offerte dans La nuit nous appartient) ainsi qu’une production design inédite. Le tout sur un rythme contemplatif paradoxalement apaisant (au vu du sujet) qui nous permet de profiter pleinement d’une véritable expérience cinématographique. Bref Ad Astra est une grosse claque tant visuel que sonore, tant méditatif que réflexive. Qui permet à James Gray de continuer évoquer ses thèmes de prédilection. En l’occurrence ici, les liens père/fils. Et c’est là où se trouve le petit bémol du film.


Ad Astra ce veux à la fois dans la lignée des grandes œuvres de son auteur et à la fois dans la longue tradition des films de S.F philosophiques. Sauf que le réalisateur n’arrive pas à se renouveler laissant au spectateur une désagréable sensation de déjà-vu. Et nous balance un climax tout autant lourdingue que simpliste. Lourdingue, car avec sa voix off explicative et son regard face camera insistant, Grey ne fais pas confiance à l’intelligence du public pour en déduire lui-même la moral du récit. Simpliste, parce que cette même moral, aussi universelle soit elle, ne touche jamais quelques chose de plus grand que nous. Contrairement à des œuvres comme 2001 l’odyssée de l’espace, Solaris ou bien Paprika (dans un registre diffèrent). Ce qui donne ce sentiment d’avoir assisté à un film métaphysique grand public. Ce qui est, dans un sens, une aberration dans les termes.


Reste néanmoins un film hypnotique, un vrai trip comme on en fait plus. Qui, s’il n’arrive pas, à être l’égale de ses illustres modèles reste tout de même le meilleurs film spatial depuis Gravity. Et espérons une futur œuvre culte.

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le 22 sept. 2019

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Victor Tomadini

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