Attention : tout plein de spoils dans cette critique.


Le voilà, le film de James Gray qui était pronostiqué pour Cannes, finalement à la Biennale (soit le film n'était pas prêt, soit Universal a préféré Venise, plus proche de la saison des Oscars).
James Gray, c'est The Immigrant, Little Odessa, ou plus récemment The Lost City of Z. Avec Ad Astra, voilà la première incursion du réalisateur dans le monde de la science fiction.


Côté esthétique, c'est magnifique (chef op' de Christopher Nolan oblige), digne d'un Gravity. La musique, l'ambiance, l'atmosphère pesante, on plonge des deux pieds dans le film. Tout autant poétique que réaliste, Ad Astra est un lent voyage, aussi bien dans les méandres du cerveau humain (voyage psychanalytique) qu'aux confins du monde connu et exploré.
Futur proche, l'exploration spatiale a fait un bout de chemin. Les enjeux politiques se sont déplacés : la guerre pour les ressources du pôle Nord a laissé la place à d'autres terrains de bataille, piraterie sur la Lune par exemple.
L’astronaute Roy McBride (Brad Pitt très bon dans son rôle, une force brute et renfermée. Encore un rôle magistral pour l'acteur, juste après Once upon a time in Hollywood...) part en mission, à la fois pour retrouver son père, pionnier de la découverte spatiale, que l'on croyait mort en mission vers Neptune et dont la trace a été retrouvée, et pour stopper de mystérieux rayons qui risquent de détruire l'espèce humaine.
Deux points m'ont tout de même laissés perplexes dans le film : alors que la recherche d'une intelligence extraterrestre est au centre des enjeux du film, on assiste, peu avant l'arrivée sur Mars, au sauvetage d'une navette scientifique, qui s'avère décimée par deux gorilles à grandes dents (petite référence au passage à la planète des singes), issues de tests génétiques et d'expérimentations par l'homme. Cette séquence, clairement pour faire plaisir aux aficionados des films Aliens et compagnie, dessert le film, par ailleurs tout en finesse et en esthétique, plus qu'il n'amène une réelle avancée pertinente dans le récit.
La seconde, également d'ordre scénaristique : comment se fait-il qu'une simple navette spatiale en orbite autour de Neptune puisse envoyer des rayons capables d'exterminer toute vie sur Terre...
Mis à part ces deux points, les séquences dans l'espace sont magistrales, à commencer par la chute vertigineuse du Major, depuis la très haute atmosphère, vers la Terre ; où encore l'attaque pirate sur la Lune.
Du grand cinéma pour s'en prendre plein la vue.

D-Styx
8
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le 30 août 2019

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D. Styx

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