Fade Astra
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Il y a une grande beauté à regarder ces odyssées situées dans l'infiniment grand pour mieux examiner l'infiniment petit. Comme si le cosmos était le lieu idéal pour une introspection humaine. Gravity ou plus récemment First Man tordaient les attentes avec leurs personnages principaux, levant les yeux vers les étoiles pour ne pas regarder leurs problèmes ici bas. Roy McBride est de ceux-là. Son voyage aux confins de l'espace n'est pas tant l'aventure stellaire qu'on imagine (bien que cette dimension soit présente) que l'exploration de son âme en peine.
À mesure que le film avance, c'est autant d'étapes qu'on passe vers le vrai sujet du film. "Don't Let Go", telle était la base-line du survival spatial d'Alfonso Cuarón. Une façon d'inviter son héroïne à faire son deuil et reprendre vie. À ceci Ad Astra semble répondre "Let it Go", une autre manière d'envisager l'issue du trauma matriciel de McBride, pour permettre à son héros de revenir sur Terre. Bien sûr, James Gray n'oublie pas de soigner le décorum de son film. Et c'est souvent impressionnant. On passe de moments de suspension (souvent) à séquences sous tension, et Gray maîtrise les deux registres. Puis le travail sur la photographie (somptueuse) et la bande sonore achèvent de donner à ce voyage le confort d'une première classe.
Son gros défaut demeure d'arriver tardivement après Cuarón, Christopher Nolan ou Damien Chazelle. Pour peu que vous ayez également vu Annihilation d'Alex Garland (pas situé dans l'univers celui-là), lu Au cœur des ténèbres d'un certain Joseph Conrad ou vu son adaptation par F.F Coppola (un certain Apocalyspe Now), vous ne risquez pas d'être surpris par ce ton résolument dépressif. Enlevez le substrat SF, vous obtenez un drame psychanalytique tout ce qu'il y a de plus banal, voire hasardeux (cette voix-off inutile). Ce qui peut rendre la dernière partie longue et assez absurde, à mes yeux. C'est dommage car Brad Pitt - au jeu contenu - est une fois de plus brillant. 2019 restera une belle année pour lui après le récit semi-fantasmagorique de Tarantino Once upon a time in...Hollywood. Ni un grand ni un petit pas. Juste une belle foulée.
Créée
le 20 nov. 2022
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