Heureusement que Vuillermoz sauve 5 minutes de ce film avec un jeu théâtral et spirituel (rôle du psychologue-enquêteur). Le reste est tout à fait cliché et insipide.
Le monde fictif, tel que se le représente Dupontel, où les policiers sont tous des salauds et les ingénieurs sont des automates coincés et incapables de parler à une femme, plaira aux esprits dociles, peu critiques. Bien sûr, un peu plus de complexité scénaristique aurait été bienvenue, mais bon, là ça aurait été du vrai cinéma quand même...
Dans le viseur du film, après les policiers, viennent les élèves des grandes écoles qui ont fait Centrale ou les Mines, cités étrangement à deux reprises. A croire que Dupontel veut régler des comptes. Ce sont eux l'origine du mal, puisque, sans aucune raison apparente et tout juste sortis d'école, ils viennent remplacer un expert de 20 ans en cybersécurité (tout à fait crédible !) et le pousser au suicide au shotgun. Un autre, un centralien qui fait 15k/mois et s'habille en gilet-cravate dans sa chambre, est un gars malheureux, coincé, mal dans sa peau, qui va jusqu'à changer de logement pour stalker la fille sur laquelle il fantasme mais à laquelle il n'a sans doute jamais parlé... Bref, un stéréotype de plus au service d'une idéologie critique de la réussite scolaire.
Le monde idéal de Dupontel, où il faut s'aimer sous les fusillades des flics (que l'on a soi-même provoquées) pourra convaincre certains. Pour les autres, que j'espère nombreux, ce film apparaîtra comme une mauvaise farce, mélange d'humour niais et de tragédie ringarde, le tout doublé d'une présomption à peine voilée de la part du réalisateur : Adieu les cons, le titre parle suffisamment de lui-même...