Intéressant mais...

Autant le dire d'emblée, ce film est loin d'être parfait. Et c'est un euphémisme. Mais au lieu de m'attaquer bille en tête à la forme, je préfère commencer par ce que nous montre Adopte un Veuf.

C'est l'histoire d'un gynéco-obstétricien retraité, bien sous tous rapports mais qui sombre jour après jour dans la dépression suite au décès de son épouse. C'est l"histoire qui se passe quand notre héros accepte (suite à un malentendu) d'accueillir chez lui une jeune femme survoltée et attendrissante. C'est l"histoire d'une réaction et d'une décision mais aussi et surtout l'histoire de leurs conséquences. Un peu comme quand le Jack Campbell de Family Man aperçoit l'homme qu'il aurait pu être si ses réactions et ses décisions avaient été différentes.

Il est frappant de se rendre compte que nous fermons si naturellement la porte à l'inconnu. Tout comme il est navrant d'avouer que nous fermons si facilement les yeux devant des problèmes que nous choisissons insidieusement de ne pas résoudre. Le personnage en question, campé par un Dussollier sobre et engagé, est certes veuf mais cela est presque accessoire dans l'explication de ce qui nous sépare. L'état de nos liens sociaux le rend de fait inaccessible à la jeune femme (Bérangère Krief se démène honorablement pour incarner une étudiante de 26 ans alors qu'elle en avait 32 au moment du tournage). Et c'est l'intérêt du film à mon sens. Le fait de changer d'optique, d'agir avec courage et une dose d'instinct, c'est aussi ce qui nous fait vivre.

Alors, bien-sûr, c'est facile. Et le film se prend bien souvent les pieds dans le tapis nous amenant à regarder avec un peu de recul et beaucoup de scepticisme. Or, c'est à l'opposé de l'esprit porté par le film. Mais je garde tout de même l'enseignement positif car on l'oublie peut-être trop : ouvrir sa porte peut créer des problèmes mais peut aussi nous surprendre et nous rendre plus heureux. Et si on commençait par là?