En un mot : c'est cheap...
M. Night Shyamalan est assurément un cinéaste sujet à controverse, et non pas que ce dernier se soit laisser aller à des propos chocs ou que sais-je, il s’agit de la lente descente de sa filmographie dans une sphère palpable de médiocrité qui fait débat ; tout le monde s’accordera en effet à penser qu’entre un classique on ne peut plus culte tel que Sixième Sens, ou même Incassable, et des réalisations plus récentes (Phénomènes, Le Dernier Maitre de l’Air pour ne citer qu’eux), un fossé pour le moins significatif sépare ces œuvres en terme de qualité.
Mais sans pour autant se laisser aller à une malvenue comparaison, ou même un a priori négatif devant tant d’échecs retentissants, j’ai été assister à la nouvelle association à l’écran de la paire Smith intrigué, car il faut bien reconnaître que cet After Earth était un tant soit peu intéressant de base (comme avait pu l’être Oblivion, au rang des films de SF outsiders cette année).
Et il s’avère au bout du compte que ce long-métrage n’est pas foncièrement mauvais selon moi, en tout cas pas aussi désastreux que certains le clament ; néanmoins, les critiques autour de ce dernier sont parfois légitimes, compensées à grand-peine par des éléments plus probants.
Ce qui frappe en premier lieu c’est le sentiment visuel que nous laisse After Earth tout du long… un décevant sentiment de limite, dans le sens où le budget n’a semblé à aucun moment être à la hauteur du projet ; le plus marquant restant les décors et costumes, plutôt cheap il faut dire, tandis que côté effets spéciaux cela reste somme tout correct… en fait, n’entendons pas là que ceux-ci sont passables, mais il en ressort une véritable impression de manque de moyens, et ceci est tout bonnement saisissant.
En bref on cherche à nous en montrer le minimum (notamment en terme de péripéties), et ceci va de pair avec un fil conducteur pour le moins linéaire, sans réelles surprises ; côté scénario l’ensemble se veut peu original, mais suffisamment accrocheur de base pour avoir éveillé mon intérêt.
Le rythme quant à lui est inégal, mais pas pour autant ennuyeux… car parsemé avec justesse de quelques hausses de ton bienvenue. On touche d’ailleurs là le point fort indéniable d’After Earth, qui tient en la signature d’un Shyamalan malgré tout unique en son genre ; en ce sens il faut bien reconnaître que l’ambiance est assez immersive, et une douce tension parcourt le film dans son ensemble.
De même, le cinéaste démontre assez rapidement que c’est le rapport humain qui prime ici, et non pas le penchant spectacle de la science-fiction (ce qui fait l’affaire du manque de moyens évident) ; le duo de père et fils, derrière comme à l’écran, est donc le cœur du sujet.
Cette relation est relativement bien traitée, quoique nuançable : force est de constater que c’est le personnage le plus impassible du long-métrage qui fait passer le plus d’émotions, Will Smith du haut de sa classe naturelle assurant malgré ses apparitions moindres ; quant à son fils, le tout est clairement plus mitigé, pas de quoi lyncher Jaden Smith en somme mais ce n’est pas aujourd’hui que celui-ci fera mieux que son papa, non non non.
Pour conclure et vous l’aurez compris : After Earth ne marque pas le renouveau de M. Night Shyamalan, mais le résultat reste sympathique.
Le film se laisse donc voir et regorge de quelques bonnes idées, aussi ne vous arrêtez pas à la narration (notamment) introductive pour le moins maladroite et son visuel tout aussi passable.
