Ma plus grande crainte en lançant le film est de savoir si mon allergie au cinéma de Guy Ritchie allait se manifester. Car, c'est simple ; je n'aime aucun de ses films. Soit c'est outrancier et tape-à-l'oeil, ou alors d'une vulgarité crasse. Or, miracle, je ne sais pas si quelqu'un à la Warner lui a serré les vis, mais il signe enfin quelque chose de correct à mes yeux.
Je ne connais pas la série dont le film est tiré, mais ça repose sur l'antagonisme entre le KGB et la CIA au début des années 1960 ; mais deux agents ennemis doivent collaborer pour éliminer une méchante qui détient l'arme nucléaire, et dont leur aide sera la fille d'un scientifique allemand.
Ce qui marque avant tout, c'est la sobriété de la mise en scène, qui se veut ici assez posée, avec une très bonne reconstitution de l'époque, y compris l'introduction qui nous montre le mur de Berlin.
Quant aux acteurs, Henry Cavill, Armie Hamer et Alicia Vikander, on peut dire qu'ils ont du charme à revendre, en particulier l'actrice suédoise dont le look 60's la fait beaucoup ressembler à Audrey Hepburn. On retrouve même Hugh Grant, sans doute alléché par un petit chèque.
Mais surtout, ce qui m'énervait dans le premier Sherlock Holmes (je n'ai pas vu la suite), c'est le côté cool qui semblait clignoter à l'écran. Or ici, on reste quasiment dans le premier degré, où les deux agents ne s'apprécient guère jusqu'au bout, ne font pas de vannes stupides, et restent sérieux tout le temps. Bien entendu, le tout reste de l'action souvent spectaculaire, avec des plages de silence bienvenus, avec un résultat au fond prévisible, mais c'est peut-être ce manque de second degré qui a conduit à un bide en salles, en condamné toutes chances d'une suite pourtant annoncée.
Mais pour un film de Guy Ritchie, même si ça n'est pas parfait, c'était quand même une heureuse surprise.