On a le sentiment que quel que soit leur sujet, les films de Ritchie ne seront jamais bons. Ritchie considère la narration comme une mécanique. Les péripéties s’enchainent, d’une manière toujours extrêmement logique. Les scènes sont montées bout à bout sans qu’aucune ne décolle de sa nécessité de faire progresser l’intrigue. On sent en permanence que ce qui est montré a une raison, que ce qui est montré a été pensé par le réalisateur. Impossible, donc, d’être emporté par l’histoire. A ce stade, Guy Ritchie n’emploie plus la technique du « fusil de Tchekhov », mais invente la « mitrailleuse de Tchekhov ».
Le réalisateur n’a toujours pas modéré sa prétention. Se croyant le parangon du « cool », Ritchie multiplie les effets de tape-à-l’œil tel que les split screens et les répliques qui claquent, courant en permanence après une « classe » complètement factice. Le problème est toujours le même : en faisant porter l’attention des spectateurs sur ses procédés de mise en scène (« Regardez comme je suis virtuose ») plutôt que sur l’histoire, Ritchie désinvestit les spectateurs de celle-ci, et plus rien ne provoque d’émotion.
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