Aguirre, à n'en pas douter, est l'un des plus grands films jamais réalisés. Tourné dans des conditions extrêmes et dans des lieux magiques en compagnie d'indiens fous prêts à zigouiller Klaus Kinski (ce dernier était tellement despotique sur le tournage de ce film et celui de Fitzcarraldo qu'ils proposèrent au réalisateur Werner Herzog de le tuer), Aguirre est une oeuvre à la démesure de l'ambition des protagonistes, en quête d'un Eldorado qu'ils ne verront jamais. Paysages grandioses, folie croissante au fil des minutes, acteur principal atteint de démence mégalomaniaque, images somptueuses, musique onirique, colons espagnols qui parlent allemand (!?), tout concourt à faire d'Aguirre un monument unique à la folie des hommes.

Il faut donc se laisser bercer par ces instants de beauté pure, cet élan des personnages vers leur perte, ces moments de poésie surréaliste, notamment sur cette espèce de radeau de la méduse improvisé quand les derniers rescapés se font cribler de flèches et croient délirer, niant l'existence de ces flèches et de la mort. Magnifique.
Dirtyfrank
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le 23 déc. 2010

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