"Je suis la colère de Dieu. Qui est avec moi ?"

"Aguirre, la colère de Dieu", c'est le résultat hallucinant de la rencontre entre deux fous.

Le choc entre Werner Herzog, le fou à l'ambition démesurée (tourner un film sur l'Amazone en conditions réelles...), et Klaus Kinski... qui doit être véritablement fou, à bien y réfléchir.

Bien sûr, ce n'est pas leur première rencontre. Les films qu'ils ont réalisés ensemble, souvent avec beaucoup de difficultés (difficile de faire cohabiter deux entités aussi violentes dans leurs passions), sont pour moi de purs chef-d'œuvre. Sans Kinski, Werner n'est rien, sans Werner, Kinski n'est pas grand-chose. Mais ce qui est né dans la douleur est tout simplement incontournable : "Aguirre", que je classe personnellement dans les meilleurs films jamais réalisés, et le tout aussi incroyable "Fitzcarraldo" (ils ont VRAIMENT fait passer un bateau au-dessus d'une montagne !), sans oublier "Woyzeck", adaptation littérale de la pièce inachevée de Georg Büchner. Troublant.

Que dire d' "Aguirre" ? TOUT est parfait : la musique aussi inquiétante qu'envoûtante, l'histoire (inspirée des véridiques carnets de voyages du prêtre Gaspar de Carvajal), la photographie, qui rend toute la beauté effrayante de l'Amazonie, le rythme qui peut paraître lent mais est en vérité aussi efficace que le fleuve indompté quand il s'agit d'engloutir des hommes, les personnages....
Parfois, devant certaines interprétations, aussi bien au théâtre qu'au cinéma, on se dit que le personnage n'existe plus. A moins que ce ne soit l'acteur. Ils fusionnent, l'acteur s'efface, le personnage prend littéralement vie, ou bien l'acteur prend une nouvelle dimension et le personnage disparaît pour devenir un être vivant. Ici, c'est Klaus Kinski, l'angoissant, le laid, le fou, mais le terriblement intriguant et attirant Klaus Kinski qui EST Lope de Aguirre. Rien à dire de plus.

Je ne parviens même pas à exprimer ce que j'ai ressenti, et ce que je ressent toujours (après bien des visionnages) devant ce film. Il faut le voir pour comprendre.

A voir ne serais-ce que pour la scène finale.

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le 12 janv. 2011

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Kogepan

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