2 ans ont passé depuis Le Retour de Jafar et Aladdin a, disons-le, retrouvé une réputation plus honorable grâce à la série télévisée à succès qui est sans doute parmi les séries préférées du grand public fidèle à Disney Afternoon. En 86 épisodes de 22 minutes, Walt Disney Television Animation ont bien mieux réussi leur tentative d'exploitation du filon en étendant l'univers du premier film qu'avec l'infâme Direct-en-Vidéo servant de suite en 1994.


Alors que Le Retour de Jafar servait de pilote à la série, Aladdin et le Roi des Voleurs en est une conclusion sortant une nouvelle fois en vidéo afin de marcher sur le succès du deuxième volet.
Mais ce troisième film part déjà sur de meilleures bases, la série a prouvé que la maison de Mickey pouvait toujours raconter des histoires créatives sur cet univers et Robin Williams revient doubler le Génie après des mésententes avec la boîte aux grandes oreilles.


Et sur bien des aspects, Le Roi des Voleurs est largement plus travaillé que le précédent film.
Si l'animation n'est pas irréprochable, elle se situe un cran au-dessus de la série et est bien plus agréable à l'oeil que celle de son ignoble prédécesseur.
La bande-originale est loin d'être inoubliable et se révèle assez passe-partout mais, comme pour l'animation, les différentes chansons sont plus acceptables que celles du Retour de Jafar.


Concernant l'écriture, Le Roi des Voleurs mêle trois intrigues qui se marient assez difficilement.
La première est dans la veine de ce que faisait la série animée. Presque une chasse au trésor. Aladdin est confronté au Gang des 40 Voleurs dirigé par son propre père Cassim qui souhaite récupérer l'Oracle faisant parti du Trésor du Sultan afin de retrouver La Main de Midas, gardée sur une lointaine île-tortue (si, si). Une sous-intrigue qui a tendance à mal s'incruster dans l'histoire globale et qui amène assez maladroitement le climax.


La deuxième concerne le mariage entre Aladdin et Jasmine (n'étaient-ils pas déjà mariés à la fin du premier volet vu leurs tenues?) perturbé par l'arrivée des 40 Voleurs à Agrabah. Ne servant que de fond assez mince et d'excuse pour permettre à Jasmine d'être souvent présente dans le film, cet arc n'est intéressant que quand Aladdin se remet en question sur sa capacité à être un bon père et à ignorer ses origines de voleur. Pour le reste, cela est gâché par les interventions inutiles du Génie qui nous gratifie cette fois-ci uniquement de références pop-culture. Robin Williams a beau être au casting, l'inspiration n'est plus là, son personnage allant jusqu'à se métamorphoser en Robin Williams via Mme Doubtfire!


Mais heureusement, la troisième intrigue rattrape le tout. Le spectateur découvre plus en profondeur les origines d'Aladdin dont ses rapport avec sa famille jamais évoquée dans le premier film et plus particulièrement son père, Cassim, chef des 40 voleurs, obstiné par le fait de vouloir récupérer la main de Midas pour laquelle il a sacrifié toute sa vie mais aussi père aimant voulant renouer les liens familiaux avec son fils. Toutes les scènes où sont présents ces deux personnages sont parfaites. Les dilemmes sont crédibles, leur relation est crédible, leurs dialogues sont crédibles, c'est une réussite indéniable à ce niveau.


Bilan en demi-teinte donc pour la conclusion de la Trilogie Aladdin. Les défauts habituels des sorties vidéos des suites Disney demeurent comme les chansons oubliables, l'écriture moyenne et l'animation pas toujours au top mais je reste surpris par la qualité de la relation père/fils mis au centre de l'histoire dans ce troisième volet.
Aladdin et le Roi des Voleurs est à voir au moins pour cet élément et pour des adieux pas si mauvais que ça à nos personnages préférés.

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le 12 juil. 2016

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Walter-Mouse

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