Je fais partie de cette génération nourrie aux mangas, aux dessins animés internationaux. Pourtant, je ne me suis jamais penché sur ces vieux mangas qui ont bercé la jeunesse de nos pères : "Albator", "Capitaine Flam", "Ulysse 31"... Bref, ce long-métrage en performance-capture est ma première incursion dans l'univers du corsaire de l'espace, aussi ne ferais-je pas de comparaison avec les séries antérieures.
Créé en 1969 par Leiji Matsumoto avant d'être adapté sous plusieurs séries animées ("Albator le Corsaire de l'Espace", "Galaxy Express 999" et "Albator 84"), Albator est un personnage culte, vissé à l'animation japonaise. Les fans rêvaient d'une adaptation live, les voilà servis ! Réalisé par Shinji Aramaki (Appleseed, Starship Troopers : Invasion), le long-métrage est visuellement impressionnant. Rarement la performance-capture n'aura été aussi majestueuse, les textures, mouvements et autres effets de lumière nous éblouissent les mirettes et on a très souvent peine à croire que tout ce barda n'est que de la synthèse.
L'univers de la série est donc quelque peu modifié, que ce soit au niveau de certains détails ou de la personnalité des héros, le tout étant amené à délivrer un film beaucoup plus réaliste et par conséquent beaucoup plus sombre à l'image d'Albator himself, dans l'ombre pendant une grosse partie du film, devenant extrêmement mystérieux jusqu'à un final explosif où il émerge enfin concrètement. Centré sur un jeune personnage inédit, le film pourra donc en rebuter certains, au même titre qu'un scénario un brin cafouilleux où se mélangent bataille intersidérale, complot machiavélique et révélations.
D'ailleurs, l'histoire ressemble beaucoup au non moins décrié Final Fantasy : Les Créatures de l'Esprit auquel il emprunte de nombreuses similitudes (la planète mourante Gaia, le côté écolo poussé à mort, les armures high-tech, etc...). Ainsi, Albator version 2013 n'est pas parfait voire même un peu regrettable : tandis que les fans du matériau de base seront déçus que le film s'éloigne autant du manga, les néophytes n'apprécieront que moyennement cet espèce de reboot numérique plus proche d'une magnifique compilation de cinématiques vidéo-ludiques qu'un long-métrage épique.