Albator, corsaire de l'espace
5.8
Albator, corsaire de l'espace

Long-métrage d'animation de Shinji Aramaki (2013)

[Peut contenir des traces de spoil.]

Woah.
Je ne m'attendais pas à quoi que ce soit d'exceptionnel, mais il y a quand même du niveau. Des faux-raccords (ouais, dans un film en images de synthèse) aux incohérences en passant par la fébrilité du scénario et la lourdeur des dialogues, c'est du dossier.

Déjà, visuellement, c'est en retard. Les personnages sonnent faux, j'ai vu de la meilleur image de synthèse dans des cinématiques de jeu vidéo. J'ai cru tout le long du film que je regardais une cinématique, alors que c'est censé être du vrai cinéma.

Ensuite, le scénario. En gros, voilà ce que ça donne (SPOILER ALERT) : "Alors en fait, c'est Albator il est badass, alors le mec il rentre dans son vaisseau pour le trahir, mais en fait il trahit son frère, alors en fait ils font une bombe alors du coup son frère il fait un laser qui rate. Du coup Albator il a détruit la Terre alors le mec il trahit Albator, mais en fait il trahit son frère parce que la fleur a poussé sur Terre. Du coup le conseil fait un gros laser avec Jupiter mais ils ratent alors le mec il devient Albator." (END FOR SPOILER ALERT)

Du traître qui trahit chaque camp dix fois aux retournements de situation inexistants, il y a encore du dossier. Les théories et concepts sont mal introduits et mal expliqués, et servent d'excuse à tout n'importe comment. Prenons la "matière noire". On ne sait pas ce que c'est, à peine à quoi ça sert, mais au moins ça justifie que le vaisseau d'Albator soit devenu un bateau pirate et qu'il soit immortel. Voilà, hop, ça c'est fait.

Comble du ridicule : les explications sur les nœuds du temps sont si essentielles et logiques que le choix a été fait de zoomer à l'image sur le string dessiné sur la combinaison de la blonde de service. Messieurs, que votre chibre monte en puissance et que votre cerveau fasse silence ! Je salue également la scène de douche la plus UTILE du monde : elle montre un cul. Elle ne sert à rien d'autre. RIEN.

Albator a si peur de ne pas être classe qu'il prend soin de faire voler sa cape quelle que soit la situation, en la tenant et en la forçant à le faire. Ce n'est pas un truc naturel, c'est bien LUI qui prend SOIN de faire voler sa cape.

Les combats sont pathétiques, lents, et mous comme ça n'est pas croyable. On désespère tellement que même Albator tente de donner plus d'action en jetant son épée (qui fait pistolet) pour prendre un pistolet, puis jette le pistolet pour reprendre l'épée et tirer avec. C'est vraiment du Steven Seagal-style.

Je souligne également l'incapacité totale des vaisseaux ennemis à se déplacer et à toucher une cible de 1km de long pour 300 bornes de large. Bravo les gars.

Les mêmes choses se répètent encore et encore, et on s'en TAPE de ce qu'il va se passer : l'équipage de l'Arcadia ne rencontre AUCUNE difficulté en dehors des préoccupations du traître à répétition qui ne sait jamais sur quelle chaise s'asseoir. Il libère les prisonniers dès qu'il y en a, il fout le dawa, et il tue son frère grâce au bouton OFF du fauteuil. De l'action mes gaillards.

Tout est ridicule, tout est non-justifié, tout est illogique, tout est mal foutu, tout est prétexte à bien rappeler que les filles sont des bonasses en combi moulantes avec string apparent. Je pourrais faire une liste de 400m de tout ce qui m'a poussé au désespoir, mais je vous laisse le découvrir, ou bien vous le savez peut-être déjà.

Allez voir ce film, et jouez au jeu à boire Albator :
Boire une gorgée chaque fois que le vaisseau d'Albator sort de la fumée.
Boire une gorgée chaque fois qu'Albator reste debout sans rien dire.
Boire une gorgée chaque fois qu'un laser bleu passe à côté du cuirassier d'Albator.
Boire une gorgée chaque fois qu'on voit le cul de la blondasse.
Cul-sec à chaque fois que Tayaka trahit son frère.
Cul-sec chaque fois que le vieux lève la main en mode "hug !".

Have fun, I did. Je me suis en effet bien marré quand j'ai compris que ça n'allait nulle part.
LSN
2
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le 26 janv. 2014

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LSN

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