S'intéresser à Philippe Lacheau, c'est déjà un exploit en soi. Les deux Babysitting ne donnent pas spécialement confiance, malgré des échos plus positifs qu'imaginés, c'est donc sans réelle envie et sans grande connaissance du bonhomme qu'Alibi.com se dévoile.
Et autant annoncer la couleur tout de suite, c'était sacrément dégueulasse. Loin d'être le délire incompréhensible qu'ont dû être les deux Babysitting, Lacheau se cantonne au contraire à la comédie romantique de bas étage, aux rebondissements éculés depuis trop longtemps et à la saveur depuis longtemps fanée. Le casting est ignoble, tout le monde est dirigé de la même manière, les grands axes de la trame n'ont rien à sauver. Pourtant...
Pourtant. Lacheau est décrit comme un mec voulant changer la face du cinéma français, voulant apporter un regard nouveau en favorisant un certain cinéma de genre. Et on le voit dans sa mise en scène. Cette dernière regorge d'idées en tous genres, et essaie de constamment apporter un angle neuf, notamment dans les scènes de course-poursuites, la façon d'amener un humour de situation ou de jouer avec des éléments qu'il dissémine dans sa narration. Si nombre de références sont faciles, et sont d'ailleurs répétées dans énormément de comédies bas de plafond, elle sont ici moins "gratuites".
Cela ne change rien au propos initiale, qui démontre que Alibi.com est un très, très mauvais film, une énième comédie française de très mauvais goût, mais force est de reconnaître que beaucoup d'idées exploitées pour un scénario plus honnête et original pourraient apporter leur efficacité. On ne désespère donc pas, Lacheau peut peut-être tenir sa réputation en herbe.