Alice au pays des merveilles de Tim Burton n'est pas une adaptation de l'œuvre originale de Lewis Caroll pour le cinéma. Le réalisateur a pris le parti de lui écrire une suite. Ainsi, Alice Kingsleigh a 19 ans. Une dizaine d'années se sont écoulées depuis son premier voyage au pays des merveilles, voyage que son esprit semble avoir nié, le rencardant au rang de simple rêve. Mais aujourd'hui est un grand jour : le jeune Hamish, fils de Lord et Lady Ascott, va demander la main d'Alice. Le pauvre n'a que la richesse pour seule fortune, c'est bien ce qui ennuie notre jeune Alice à l'imagination débordante et qui rêve d'évasion. En apercevant un lapin blanc (Mac Twisp), vêtu d'un gilet, elle le suit jusque dans ce qu'elle croit son terrier qui est en réalité l'entrée vers le pays des merveilles.

Les lieux ont bien changé depuis son départ, la reine rouge y fait régner la terreur grâce au Jabberwocky qu'elle contrôle, c'est un terrible dragon. Seule la vraie Alice pourra le combattre et surtout le vaincre. Alice va donc retrouver tous ces personnages qu'elle avait rencontrés il y a dix ans, encore convaincue qu'il ne s'agit que d'un rêve. Tous, tenteront de l'aider, le Lapin Blanc, Bayard, ce basset fidèle à la Reine Blanche, Chess, le chat capable de se rendre invisible, Mallymkum, une intrépide petite loir, Tweedle Dee et Tweedle Dum, les deux jumeaux grossets, Absolem, la chenille bleue et enfin, le Chapelier avec qui elle va lier une profonde amitié.

Le décor est planté et Tim Burton va tenter de nous émerveiller en s'imprégnant du travail de Lewis Carroll. Fidèle à l'œuvre originale, il n'y a pas que les personnages de l'œuvre qui sont présents, nous retrouvons aussi ces potions et autres gâteaux pour grandir ou rapetisser. Le tout intégré dans un film en 3D. On sent d'ailleurs parfois que la 3D a été intégrée dans la précipitation et que l'objectif de départ n'était pas de le produire dans ce format. Certaines scènes sont extrêmement floues, au début du film essentiellement, comme si Tim Burton avait compris qu'il ne fallait pas en abuser. Comme d'habitude, le coupable est une profondeur positive (rendu proche de nous) encore mal maîtrisée. A l'inverse, les décors lointains sont très réussis offrant une profondeur de champ convaincante. En définitive, une technologie dispensable pour un tel film qui se fait pardonner en deuxième partie du film.

Toujours est-il que l'histoire sera probablement critiqué par certains, Tim Burton a fait le choix de faire une Alice plus guerrière, une fille qui en veut. Un personnage finalement plus dans l'air de notre temps que celui de Lewis Caroll. Bien ou mal, difficile à dire, cela a le mérite d'apporter un peu d'action pour les dix dernières minutes du film lors de l'affrontement avec le Jabberwocky. Cela ne veut pas dire que le reste du film est ennuyeux, simplement, c'est un conte et dans un conte, bien souvent, c'est les personnages qui comptent plus que les faits eux-mêmes. Le film de Burton ne déroge pas à cette règle et pour obtenir des personnages attachants, a fait appel à ses amis. On retrouve ainsi un Johnny Depp légèrement fou dans un rôle qui lui sied bien et fait un clin d'œil à sa compagne Vanessa Paradis. Clin d'œil que vous verrez rapidement. Outre son plus fidèle acteur, c'est la compagne de Tim Burton qui joue la Reine Rouge, Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange dans les Harry Potter). On ne la voit pas vraiment jouer et c'est surtout le doublage qui compte dans notre cas, celui-ci est plutôt réussi mais connaissant son jeu d'actrice, en VO, cela doit être bien meilleur. Reste la jeune Alice, Mia Wasikowska que l'on avait entre-aperçu dans Les insurgés joue relativement bien son rôle, avec des hauts et des bas. Dans l'ensemble, elle s'en sort plutôt bien. Tout comme le film, qui, sans faire d'étincelle est souvent drôle et ne souffre d'aucune longueur. L'univers du réalisateur fusionne parfaitement avec celui de Caroll, ce qui ne manquera pas de ravir les fans du duo Burton/Depp. Les amoureux de l'œuvre de Caroll seront peut-être déçus par la fin mais la majorité trouvera là un très bon divertissement qui réussit, avec du neuf, à être fidèle à l'original.
pathfinding
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le 9 oct. 2010

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