Voici un film qui devrait être dans le top dix de tout féministe. Ou pas. Car ici on inverse, on réutilise les légendes comme celle de St George/St Michael contre le dragon et on remplace le héros par … Alice. OK. Dès le début elle ne porte pas de bas, elle est têtue et suit l'exemple de son père plutôt que celui de sa mère. Effectivement elle assume le rôle de son père qui était "l'homme de la famille". Alors, qu'en penserait Olympe ?
En analysant un peu plus en profondeur on remarque donc que Alice s'empare du symbole classique de virilité, l'épée, en réussissant une épreuve qui consiste à rendre sa vison à ce qui l'a fait souffrir. Intéressante symbolique sur le processus de la douleur humaine qui, au fond, est une messagère qui pousse à trouver des solutions, ou même, et c'est le cas d'Alice, à grandir. Il faut savoir la regarder en somme.
L'esthétique du film est moyenne sauf pour le chat pour lequel un effort dans les rondeurs et le sourire a été fait. Et sa voix est plutôt envoutante.
Le final prônant l'expansion de l'Empire britannique par le biais d'une femme qui supporte le rôle (historiquement et pas dans l'absolu) d'un homme a de quoi questionner. Est-ce un film qui s'égare dans un féministe systémique visant à utiliser les femmes comme les hommes en prétendant les libérer ou est-ce justement une critique de ce féminisme nauséabond ? Malheureusement on penchera pour le première solution car rappelons nous qu'il s'agit d'un film de Disney, consensuel en dernière instance. Walt Disney lui même était trouble politiquement. Voir cet article entre autres.
Si les acteurs incarnent leur personnage respectif plutôt bien, sachant que c'est surtout Mia Wasikowska et Johnny Depp qui sortent du lot. Les autres n'ayant de toute façon pas à véritablement jouer mais simplement à incarner littéralement leur personnage sous une belle couche de maquillage. Il n' y qu'à voir la tête des reines …
La musique de Elfman fait le boulot et si le final est un peu mou l'ensemble atteint sa cible. Sans être un Bildungsroman, il nous raconte la difficulté de grandir d'une jeune fille dans un monde où elle avait peu de choix et où, elle décide de choisir son rêve juste après être sortie d'un autre. Plaisante, parfois questionnante, une œuvre chatoyante de de divertissement plus populaire que les précédents Burton.

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le 1 juin 2016

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Fiuza

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