Oh Wim, prince de l'errance, roi des pommés, je t'aime.
Je t'aime toi et tes personnages déracinés qui ne savent pas qui ils sont, ni d'où ils viennent, ni où ils vont, ni ce qu'ils peuvent bien faire. Tes personnages fragiles, beaux à en pleurer, cachés derrière leurs petits sourires tristes et leurs regards pétillants désabusés, perdus dans une société perdue dans un monde perdu.
Je t'aime toi et tes personnages qui foncent sur les routes de la mélancolie, à la recherche de réponses, d'une identité, d'une place dans le monde qui serait la leur, de quelque chose qu'ils pourraient bien faire, jusqu'à ce qu'ils atteignent les frontières de nos cœurs avant de s'y engouffrer doucement. Alors ils s'arrêtent et restent là, quelques part au plus profonds de nous, à jamais.
Je t'aime toi et tes personnages très différents mais finalement tous identiques qui se rencontrent on ne sait trop comment et qui font un bout de chemin ensemble, sur les routes craquelées d'une Allemagne écartelée entre ce qu'elle était et ce qu'elle sera, déracinés et pommés mais déracinés et pommés ensemble, amitiés improbables rédemptrices, car c'est auprès de l'autre que l'on se retrouve.
Je t'aime toi et ce photographe étranger au monde, à la réalité et à lui-même qui passe son temps à prendre des photos vides comme sa vie et cette petite fille qui ne sait pas encore ce qu'est le monde, ni ce qu'est la réalité, ni qui elle est qui ne veut plus être abandonnée, ne plus être seule, et qui vont trouver quelques bouts de réponses, ensemble, en errant quelque part entre un passé oublié et un futur inconnu.
Je t'aime toi et Alice dans les villes qui nous entraîne, du premier accord de guitare avec Phil seul sur une plage jusqu'au dernier, flottant dans les airs aux côtés de Phil et d'Alice dans ce train filant vers Munich, dans un voyage hypnotique en noir et blanc sur les routes d'un monde gris, uniformisé, où les aéroports, et les hôtels, et les télévisions, et la radios, et les stations de métro, et les marques, et la musique, et les publicités, et les devantures éclairées dans l’obscurité de la nuit sont partout pareils, à New-York, aux Pays-Bas et en Allemagne. Un voyage hypnotique immobile au milieu d'un océan de solitude dans ce qui semble être une suite infinie de Polaroid magnifiques, de moments saisis dans la beauté de l'instant présent.
Oh Wim, prince de l'errance, roi des pommés, je t'aime.