Scandaleusement surnoté par moi jusqu'à aujourd'hui à cause de l'incroyable inutilité de cet opus qui m'a fait oublier tout ce qui se passait entre la première et la dernière scène, le premier film de David Fincher arrive à repousser encore le niveau de médiocrité mis déjà bien bas par le navet de Cameron... A part en demandant à Jeunet de nous pondre une suite, on ne voit plus guère comment on pourrait faire pire que cette chose immonde et stupide.


L'idée de départ est acceptable : reprendre exactement là où la bouse précédente s'arrêtait... Malheureusement, après, il ne se passe plus rien jusqu'à la fin et c'est un calvaire.


Alors, la navette de secours de Ripley s'écrase sur une ancienne planète prison où une vingtaine d'anciens détenus est autorisée à rester pour s'occuper vaguement d'une fonderie... Tous les détenus sont rasés et joués par des comédiens de huitième zone (même si ça fait plaisir de retrouver Pete Postlethwaite) interchangeables... vu que l'ensemble baigne dans une horrible photographie jaunasse écrasante, il est tentant de ne même plus essayer de les différencier... La palme du grotesque est gagnée haut la main par le pseudo gourou, ridicule de bout en bout.


Visiblement, les types n'avaient pas de scénario à ce moment là, donc les scènes inutiles s'enchaînent, Ripley se dépêche de se taper un docteur vieux et laid qu'elle connait depuis cinq minutes, mais en gardant son marcel sous les draps tout de même... l'alien qui a été miraculeusement pondu au dernier moment dans le vaisseau de l'épisode précédent se ballade dans des conduits d'aération, comme d'hab, c'était bien la peine d'avoir placé l'action en dehors d'un vaisseau pour une fois... Les décors sont moches, mais pas autant que les effets spéciaux lamentables, en particulier pour la créature et la risible scène finale. Ah oui, sinon, c'est bien crade tout du long avec une gratuité qui laisse pantois.


La musique d'Elliot Goldenthal mériterait à elle toute seule que j'enlève un point supplémentaire et l'ensemble baigne dans une esthétique et un montage clipesque qui fait honte à voir. Une petite pensée pour les plans subjectifs depuis la bestiole, les plus hideux d'un film qui en compte beaucoup.


Impossible de relever les multiples incohérences d'une histoire qui avance sur la tête, sachez juste que les aliens fragiles comme du cristal du précédent ont été remplacés par un machin immortel ou presque et je m'en branle de savoir qu'il n'y a pas de flingues sur la planète, bordel ! Ce machin résiste à un océan de plomb fondu tout de même... Avec ça, la bagarre finale est interminable et abominablement répétitive, on y ferme presque autant de portes que dans Abyss et pour un intérêt assez proche.


Devant un tel désastre et de nombreuses complications en post-production, Fincher finira même par renier son film, ce qui peut se comprendre, il n'empêche que j'ai tout de même dû me taper cette affreuse purge moi, et que son extrême hideur lui est imputable.

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le 16 sept. 2012

Modifiée

le 16 sept. 2012

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Torpenn

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