Après un second opus un peu décevant, les studios ont décidé de confier le projet à un nouveau venu à Hollywood : David Fincher. Et on ne s'y trompe pas, des filtres de couleurs à l'ambiance oppressante, malsaine et inquiétante, on retrouve déjà tous les codes du réalisateur, qui font de lui un maître dans l'art du thriller.

Good Bye Happy Ending, Hello Troubles : Ripley débarque sur une planète carcérale, sans armes, sans défenses, seule femme parmi tout un tas de criminels parfois sexuels après qu'un Alien ait détruit son vaisseau et ses compagnons. Dès lors, on sait que rien de bon ne va arriver, étant donnée la nature vulnérable de tous les personnages. Et si le pitch est intéressant c'est également parce que Fincher revient aux sources de la saga, aux règles établies par Ridley Scott et donc adieu monstres en carton, bonjour indestructible créature pour commencer.

On sent d'ailleurs l'hommage rendu avec le minimalisme des scènes de l'Alien et la vision à la première personne lors de la course poursuite dans le dédale de la prison. Les studios ont voulu faire de l'argent avec une saga facilement exploitable et Fincher sublime le résultat en proposant la vraie conclusion de la saga (même si Jeunet réussira à nous proposer une fin que je qualifierai d'alternative de bonne facture). Mais s'il y a hommage, il faut préciser que le réalisateur s'approprie le mythe et va plus loin dans l'exploration du personnage de Ripley et de sa relation à l'Alien.

Notamment avec cette scène devenue culte de l'Alien inspectant Ripley, alors contaminée. Les effets spéciaux et le jeu de l'actrice font de cette scène l'une des plus importantes de la saga, des plus intenses. Que va-t-il faire ? Qu'arrive-t-il à notre héroïne ? Tout est posé sans aucune parole. Alors on comprend bien que c'est la fin, que Ripley n'en a plus pour longtemps et qu'il s'agit vraiment de la conclusion épique à une saga mythique. Et qui plus est, bonne nouvelle, on a droit au lancement de carrière de l'un des meilleurs réalisateurs made in 90.

Survival classique mais inspiré Alien 3 vient donc relancer une saga qui avait perdu de sa superbe avec le deuxième opus, décidément bien mauvais en comparaison des trois autres films. Il laisse toutefois quelques petits défauts avec certaines visions de l'Alien un peu limites et un final un peu raté bien que sensé être époustouflant. Au delà de ces petits détails, dans l'ensemble la réalisation est prometteuse de l'avenir de Fincher et de ses différents thrillers notamment et les acteurs sont tous plus ou moins convaincants.

Dommage qu'on exploite encore une fois le thème de la bêtise humaine vis-à-vis de la bête sans autre issue possible. Après trois films, il est clair que les hommes ne changeront pas, on l'a compris alors que la fatalité de la situation pouvait juste laisser présager une conclusion sans commune mesure et un thème à explorer outre mesure.
Carlit0
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le 5 mars 2012

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Carlit0

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