Pour moi, c'est sans conteste le meilleur de la série. Apres le deuxième épisode tout en testostérone livré par James Cameron (d'ailleurs très bon dans son genre), Aliens 3 semble plus proche de l'original. Mais David Fincher creuse encore plus loin dans la noirceur et sa vision de la bête est encore plus cruelle que celle de Ridley Scott. Des les premières scènes on sent que ça ne va pas être la poilade: à part Ripley (fabuleuse Sigourney Weaver, tout le temps en équilibre entre force et fragilité), les autres rescapés sont morts. Même la fillette. Et au lieu d'expédier cette info rapidement, Fincher insiste bien et la souligne par une scène d'autopsie qui surprend dans un film de divertissement grand public. Pas la peine d'espérer quoi que ce soit de bon pour Ripley, personne ne l'aidera a porter son histoire et son fardeau. Elle est seule dans un monde hostile et abandonné. L'idee de transposer ce nouvel opus dans une prison-mouroir pour hommes est d'ailleurs l'une des grandes clés de la réussite du film car cela permet au réalisateur de donner une dimension quasi-mystique a ses personnages : obsédés par leurs péchés, ils tentent de survivre en se tournant vers une religion bâtarde. La prison se transforme en monastère, puis en asile quand la raison vacille et bascule dans la folie. On déambule dans les couloirs sales et suintants, ça gémit, ça hurle… à l'image de la relation entre Ripley et l'Alien, qui se complexifie de manière inattendue et impose une conclusion définitive et sans appel. Magistral.