La première fois que j'ai vu ce film au cinema (je n'avais que douze ans), j'ai été un peu déçu, car le film paraissait tellement loin de l'univers angoissant du premier opus ou du déluge de sa suite. Le ton de ce film est en effet totalement différent, mais finalement, après plusieurs visionnages, il gagne en qualité, je ne sais pas trop par quel miracle.
Il y a peut-ètre déjà la touche maniaque de Fincher dans la mise en scène et la façon de filmer (certes, il a quand mème bien eu les mains liées par la production), celà se ressent avant tout je pense dans cette couleur jaunatre que l'on retrouve tout le long du film (alors que c'est plutot le noir, et dans une moindre mesure le bleu qui dominait les deux permiers épisodes). Donc là déjà c'est gagné, on change l'ambiance. Et comme le film est assez intelligent, le rythme va avec: à l'angoisse du "8ème passager" succède ici l'émotion, l'émotion de voir ces prisonniers paumés et abandonnés de l'humanité, une Ripley dont on ressent la solitude, et qui nous touche.
La prison constitue également un lieu très bien exploité, une sorte d'espace clos dans lequel on a presque l'impression d'ètre soi-mème un prisonnier.
Certes, quand on est habitué au rythme soutenu dans les deux premiers volets de la saga, on peut ètre déçu par le rythme très lent qu'adopte le film. Mais celà laisse le temps au metteur en scène d'approfondir ses personnages, et il le fait très bien, car ils sont tous très attachants.
Alors bien sur, quand on va voir ce film, on ne va pas voir une surenchère d'Aliens, mais un film sincère et qui s'assume, et qui possède au final une certaine profondeur.