Il est de notoriété publique que le premier film de David Fincher fut pour lui une gageure. Au point qu'il le renie et ne l'a fait disparaître de sa filmographie sur les éditions vidéos de ses films...
Alors qu'il a déjà réalisé des centaines de pubs et clips, et qu'il possède même déjà sa boite de production, David Fincher décide de passer derriére la camére. Et ça tombe bien, Alien 3 cherche justement un réalisateur. Ils portent alors leur regard sur ce jeune homme expérimenté, et probablement malléable. Et ils l'intronisent. Pas de bol pour eux, le bonhomme ne s'en laisse pas conter et est déjà un vrai control freak qui ne veut laisser personne mettre la main sur son film. Malheureusement pour lui, il perdra ses batailles et le montage final du film revient aux producteurs qui charcutent son oeuvre...
Pourtant, cela démarrait bien. Surtout pour les fans du premier film qui avait détesté (sans vraie raisons) le second : un retour à un style claustrophobique, le retour (qui fut difficile à négocier) de Sigourney Weaver, et un film qui lance de nombreux clins d’œils à l'oeuvre de Ridley Scott. Sauf que tous les choix important du réalisateur destiné à faire avancer la saga seront rejetés par les producteurs et scénaristes. Cela occasionnera un tournage horrible pour le réalisateur et le marquera à jamais.
Reste qu'au final, son film est loin d'être une honte. Les choix de couleurs, traduisant bien l’ambiance de la prison, lui donne une personnalité certaines, son désir de limiter les apparitions du Xénomorphe le rend plus effrayant, et les personnages sont, pour la plupart, assez intéressant. Mais on détecte tout de même quelques gros soucis en terme de rythme et de mise en scéne pure. Certains effets sont totalement ratés et le final tombe complétement à côté de la plaque, poussé par le désir de l'actrice de tout arrêter aprés le calvaire que fut le tournage. Si Alien 3 n'est pas le chef d'oeuvre qu'on aurait voulu, il reste un épisode tout à fait correct de la saga. Mais on se prend à rêver de ce qu'il aurait pu donner si Fincher avait eu les mains plus libre...