Cette suite de Prometheus était attendue, disons avec plus de retenue, tant la déception (oh, par pour toutes et tous, je le conçois) avait calmé les ardeurs en réaction de ce qu'avait annoncé le vieil Écossais peu avant 2012. Il y avait un mince espoir que le réalisateur renommé se rattrape après son précédent film taré (du verbe tarer) par un scénario sans enjeu que de nous montrer incompétence, quelques précipitations, diverses intrigues ratées et velléités, résultant de nous faire rester sur notre faim.


Hélas, Alien : Covenant tire plus vers le bas le mythe xénomorphique et ne tourne principalement qu'autour du personnage de David après intervention de ce dernier, duquel on ressent un fétichisme personnel agaçant venant de Sir Ridley Scott et du coup, fait ressentir un mépris envers le personnage interprété par un tout de même talentueux Michael Fassbender, donnant aussi ses traits au synthétique opposé qu'est Walter. Walter, le veilleur du Covenant, immense vaisseau endormi transportant plus de deux mille colons et autant d'embryons en vue d'une colonisation d'une exoplanète très lointaine. Parmi l'équipage responsable, on recensera une personne assez censée du nom de Daniels, une femme prévue en tant qu'une Ripley (sur commande), fortement opposée au point de vue de détourner le vaisseau de sa trajectoire initiale, décision imposée par Oram (Billy Crudup), un croyant qui aurait fait peut-être la paire avec le professeur Shaw (Noomi Rapace) et remplaçant du défunt compagnon de Daniels, lequel a cramé comme une merguez dans son caisson après un incident provoqué par une onde de choc stellaire qui a causé des pertes humaines et embryonnaires. Ces évènements ont certes créé des traumatismes parmi l'équipage dont la majorité a décidé de ne plus retourner dans les caissons d'hypersommeil et d'aller vers une autre planète, plus proche, d'où a été émis un signal capté lors d'une sortie extravéhiculaire.

Après l'atterrissage de la navette sur la planète ayant des similarités terrestres à l'exception d'épis de blé énormes, l'équipe au sol décide d'aller randonner, sans combinaison mais avec des armes, afin de faire des prélèvements et de trouver la source du signal. Le vaisseau échoué trouvé, celui qu'ont évidemment emprunté Shaw et David à la fin de Prometheus, les choses se gâtent après deux contaminations par des spores éjectés par des bulbes stimulées accidentellement ou volontairement. Ça mène vers un premier accouchement dorsal sanglant, un second accouchement, celui-ci buccal, à la belle étoile, l'explosion de la navette, la main de Walter boulottée par l'un des deux néomorphes, créatures agiles et pâles comme des culs sous la Lune, avant qu'un mystique David intervienne et convie les survivants au sol de le suivre dans ses appartements, plus loin par-là.


Dans les grands murs d'un temple offrant une sécurité illusoire, David drague Walter par un cour de flûte et en lui jouant le poète érudit. Il nous apprend que le professeur Elisabeth Shaw n'a pas survécu au long voyage et que le liquide noir transporté n'a pas été perdu pour tout le monde lors d'une scène flashback, l'androïde controversé ayant offert sa tournée générale sur une population civile de la planète par une pluie mutagène. Je vous laisse deviner le résultat, antérieurement aperçu avec les cadavres jonchant le sol de la cité. Aucun membre de l'équipage ne s'est posé plus de questions que ça. Elisabeth Shaw a été idiote d'avoir remis la tête de David et aurait mieux fait d'apprendre de ce dernier, le langage et l'écriture des ingénieurs avant de définitivement le débrancher, plutôt que de s'être obstinée à ce qu'elle avait choisi de croire. Mais avait-elle le choix dans un trajet pouvant durer plusieurs années ? Où bien l'androïde l'avait-t-il encore embobinée ? N'avait-elle pas dit à David qu'il n'est qu'une machine incompréhensive à la vie ?

Oram avait l'occasion d'en finir avec lui, après avoir abattu le second néomorphe qui dévorait salement une équipière partie imprudemment seule pour se laver. Oui, Oram,, t'avais la plus belle occasion de tuer le diable que tu avais identifié dans ton seul moment de lucidité, avant d'aller te faire féconder stupidement(1) après une visite d'un musée des horreurs du robot malfaisant devenant fier d'être papa du supposé premier alien, celui que l'on connaît morphologiquement.

La fin, prévisible, nihiliste, avec des facilités à la con et un dernier xénomorphe aussi vite expédié qu'il est "né", n'a fait que mincir davantage tout espoir d'avoir mieux à cause de l'accaparation artistique d'un réalisateur mal endeuillé.

(1) Une scène coupée explique l'illogique docilité d'Oram, David lui faisant inhaler une drogue de sa confection avant d'entrer dans la "couveuse" fatale.

MonsieurScalp
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le 6 juil. 2022

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MonsieurScalp

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