"Les cons, ça ose tout! C'est même à ça qu'on les reconnaît." Lino Ventura (spoil)

Alien « Inception » Covenant: l'histoire d'un homme confronté à « l’œuvre » de Sir Ridley Scott.



Jean-Kévin, un jour de mai, ayant consacré ses dernières économies dans l'achat de l'aileron floqué du nom de Vin Diesel et installé à l'arrière de sa Renault 19 turbo injection sport, décide d'emmener sa dulcinée dans le cinéma le plus proche, pour la changer de son quotidien marqué par la passion de monsieur des belles cylindrées.


"Faut qu'on aille voir Fast and Furious 8, y vient de sortir au cinoche!" lui exprime-t-il avec toute la fougue d'une midinette qui viendrait de voir le nouveau tatouage de Matt Pokora sur Instagram.


Arrivés devant l’hôtesse de caisse de la salle obscure du coin, stupeur et tremblements!!! Plus aucune place de disponible pour l'œuvre audiovisuel du moment.
Madame, voyant l'état de son compagnon se dégrader pour ressembler de plus en plus au Bibendum Chamallow qui aurait vendu son âme à Coca Cola, lui fait remarquer que "tiens, y'a un nouvel Alien qu'est sorti? Ben on a qu'à aller voir ça à la place?"


Jean-Kévin, se remémorant son intégrale d'Alien trônant fièrement sur son étagère de DVD entre la trilogie du "Transporteur" et sa collection du "Gendarme à St Topez", ronge son frein et se dit que l'alternative n'est pas une si mauvaise idée.


Deux heures plus tard, à la sortie du cinéma, Jean-Kévin, abasourdi par ce qu'il vient de vivre, sent venir en lui une irrépressible envie de coucher sur le papier l'expérience inattendue qu'il a vécu.
En rentrant dans leur humble demeure de 35m2 situé au 6ème étage de l’une des innombrables barres d’immeubles du quartier, il part à la recherche d'un crayon et d'une feuille de papier. Il emprunte le stylo « licorne » de sa petite Kelly, prend son bloc note « Les animaux fantastiques » et s'installe sur sa table basse Dunlop. Il s'essaie à retranscrire ce qu'il a vu pour essayer de comprendre ce qui se passe en lui.
Les mots s’enchainent et les phrases prennent forme:


« C'est moi ou l'intrigue et les personnages sont complétement cons?


Le début du film dans le vaisseau spatial Covenant est plutôt intéressant et pose une ambiance oppressante digne du premier Alien…. et puis très rapidement, les passagers interceptent une communication d’une planète à proximité.
C’est à ce moment-là que le film dérive… (hélas dans l’espace personne ne vous entendra crier…)
La mission de ce vaisseau est d’emmener toute une colonie d’êtres humains vers une planète viable qu’ils ont mis des dizaines d’années à trouver. Et à ce moment-là, ils décident de compromettre leur tâche pour savoir ce qui se passe sur leur fameuse trouvaille ; et pis c’est pas grave, elle remplit presque les même critères que l’astre qu’ils ont galéré à trouver; la vie est bien faite quand même. Alors banco!!!


NON NON et re-NON !!!
Vous êtes des *utain de scientifiques qui ont des milliers de vies humaines sous leur protection et vous mettez en péril une mission consistant en la sauvegarde de l’espèce humaine pour une simple *utain d’intuition !!! Chez Disney, on vire les scénaristes pour moins que ça !!!
Je suis d'accord que pour faire des crêpes et des gauffres, on utilise les même ingrédients: du lait, de la farine et des œufs; pourtant une crêpe ne ressemblera jamais à une gauffre !!!!


Et on enchaine avec la bande de scientifique la plus conne du monde pour la scène d’arrivée sur la planète : Et si on sortait sans nos casques ? gnark grrr NON NON NON !!!!
Tout ce qui se passe dans la suite du film n’existerait pas si ils avaient gardé leur *utain de casques!
Certes le spectacle aurait probablement été chiant mais cohérent.


Soyons logique : même si l’air est respirable, qu’est ce qui leur dit qu’ils ne vont pas attraper un virus totalement inconnu ou à l’inverse, transmettre leurs propres virus aux éventuelles formes de vie qui existeraient sur cette planète.
Un des épisodes de Stargate (saison 2x19 Le faux pas) et l’œuvre « La guerre des mondes » illustrent extrêmement bien cette probabilité.


Mais que va-t-il donc bien pouvoir se passer maintenant ? BIM !!! Surprise !!! Nos Monty Python de l’espace sont infectés par des spores qui génèrent des aliens dans le corps des victimes à une vitesse fulgurante !!!!
Bravo les gars !!! Bon maintenant si vous remontiez dans le vaisseau COVENANT pour infecter le restant de la colonie et rejoindre votre future nouvelle planète qui finalement n’était peut-être pas si mal…


Houlala Bijou !!!! On en est qu’au début du film, ils nous restent tant de choses stupides et idiotes à faire avant de dévoiler la fin du film!!!


Notre Super Vilain (oups, pardon, Héros) à capuche noire David, l’androïde de Prometheus, entre en scène ! Il est là pour vous aider et vous emmener en lieu sûr bande de péquenots ; et quoi de mieux qu’un pseudo temple grec sans portes avec des ouvertures plus grandes que le popotin de Kim Kardashian !!! Et oui de grands stratèges ces gars là!!!


Entre temps on a droit à une rétrospective sur David et Elisabeth Shaw, les survivants de Prometheus, pour expliquer ce qui s’est passé avant les évènements d'Alien Covenant pour eux et les Ingénieurs (car oui, en fait on est sur la planète des Ingénieurs, les « créateurs » des êtres humains, sujet principal du film en question).


C’est le moment idéal pour Ridley Scott de faire le lien entre les deux films ; et là, il s’est investi le bougre pour donner des explications qui vont enfin nous permettre d’appréhender le film à sa juste valeur : 5 min montre en main pour exterminer tous les Ingénieurs, soit l’essence même du film Prometheus : en 5min, il démolit son précédent film. J’ai compris à ce moment-là ce que ressentent les femmes lors des nausées prénatales et j'ai même dépassé ce stade: j’ai vomi.


Petite précision pour la suite qui a son importance : l’androïde Walter « le gentil » est le sosie de David « le méchant » (épatant ce Fassbender...) et ce n’est certainement pas pour permettre à ce dernier de prendre la place du premier à un moment critique du film… (hahaha….snif)


On apprend au milieu du film que c’est David qui a créé les aliens pour supplanter les humains, lui-même ayant été créé par les humains, ces derniers ayant été créés par les Ingénieurs qui voulaient détruire leur création (ahhhh Inception quand tu nous tiens….).
Là n’est d’ailleurs pas le problème et on tient même là un sujet oedipien qui bien exploité peut être très intéressant.


Là où le bât blesse, c’est que Môssieur David, qui a trouvé comment créer une nouvelle espèce grâce à l’absorption de spores par l'Homme, se dit que ce n’est pas la meilleure des méthodes. En effet, il serait bien plus simple de créer des œufs, faire venir des êtres humains au-dessus de ces œufs, attendre qu’ils éclosent pour qu’un « facehugger » s’agrippe au visage de sa victime pour implanter un embryon d’alien qui aura une gestation beaucoup plus longue que celle des spores. Simple, basique. Va te faire *outre Ridley.
Et moi je vais me crever les yeux pour écourter cette critique bien trop longue…


Et maintenant le cirque Scott va vous présenter le véritable Alien du film !
On assiste, vers la fin de la pellicule, aux attaques répétées du xénomorphe qui sautille de partout tel Sonic le Hérisson….
Oubliez l'angoisse créée par l'ambiance claustrophobe du premier volet et les apparitions furtives du huitième passager, et laissez place au grand spectacle pyrotechnique rempli d’effets spéciaux réalisés à la pisse. (même l’alien en image de synthèse du 3ème épisode est plus crédible…)


Un duel prend place, opposant l’Alien à la copine de Norbert Dragonneau… pardon, la SOUS-Helen Ripley… désolé, Daniels… sauf que l’on devine que même si elle gagne (et elle gagne), tout le drama de cette séquence s’est évaporé car on sait que le vrai méchant de l’histoire, David, a pris la place de Walter. La dernière scène du film nous dévoile donc sans surprise le « twist » final et finit sur ce suspens insoutenable….


Je crois que ce film vient de me faire prendre conscience que même l’instigateur d’une saga peut non seulement saboter une licence (merci Georges Lucas pour le dépucelage) qu’il a lancé (et non créé), mais aussi prendre sa fanbase pour des cons.
Je n’avais jamais ressenti cela auparavant… Ce doigt d’honneur… Ce manque de considération que je ressens… Ce manque de considération que je fais ressentir à mon entourage…
Il est temps que cela cesse… »


Jean-Kévin posa son crayon et se dirigea vers la chambre conjugale. Il interpela son épouse et lui dit : « On ne laisse pas bébé dans un coin ! » (c’est bon, j’déconne)


« Mon amour, je tiens à m’excuser sincèrement pour mon comportement de ces dernières années… J’en ai vraiment honte. Nous allons réparer nos deux cœurs blessés et j’espère que mon pardon ne se perdra pas sur la route…. demain pour aller avoir Vinou au cinoche à bord de ses sublimes bolides !! oh yeah ma poule !!!! »
Et il vécut heureux jusqu’à la fin de ces jours, à côté de son épouse….


Moralité : ceux qui détériorent ton quotidien ne le font pas toujours pour ton mal et ceux qui t’en sortent ne le font pas toujours pour ton bien.
Merci Ridley.

Luffink
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le 30 nov. 2017

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Luffink

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