Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
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C'est fou et complètement fou. Presque dément. La démence s'installe à Hollywood, maladie, gangrène de l'esprit qui a décidément pris place dans la tête de Ridley Scott. Malgré un sursaut avec Seul sur Mars, ou encore son très personnel Exodus, on le croyait perdu, et force est de constater que Scott ne sait plus où il habite. Après le très beau Prometheus mais pas moins con, Ridley Scott remet ça: un fond inexistant et desservant totalement sa forme. Car oui, Alien: Covenant est pour moi visuellement très beau, et met l'accent sur le talent de son réalisateur tout en se cassant la figure du début à la fin.
Je ne peux m'empêcher d'aimer ces films, et pourtant, je me rends bien compte des problèmes d'écriture et des choix plus qu'hasardeux de récit. Faire du Alien sans aliens, dans un premier film, pour finir par faire un gros doigt d'honneur à Prometheus en ne reprenant qu'uniquement l'androïde David. Il faut quand même se retrouver sur YouTube pour avoir du liant entre les deux films et c'est à la limite du scandale.
Succession de choses risibles et totalement incohérentes, le film ne fait pas peur, et commet la même erreur que le Alien 3 de Fincher en ne proposant que des créatures numériques. Le côté organique mis de côté, Alien: Covenant est un film proche du survival qui ne fonctionne que rarement la faute à des personnages dont on ne sait rien, et dont on s'en tape le coquillage. Vu et déjà-vu (clin d’œil à son frère Tony ?), on n'est pas surpris et les reprises de certains thèmes propres à la saga tombent comme un cheveu sur la soupe.
Pourtant, l'histoire pouvait être meilleure dans la dualité entre David et le hommes, David et les aliens et enfin les aliens et les hommes. Toutes les questions d'Alien ne sont pas encore élucidées, et la confusion de Prometheus reste énigmatique. Qui sont les ingénieurs ?? Que veulent-ils ?! C'est quoi ce pathogène ? Fallait-il également prendre encore une fois une femme comme personnage principal ? Shaw présentait suffisamment d'arguments pour être reprise dans cette suite, et Daniels est exactement la même que Ripley (notamment celle de Aliens). A quoi sert James Franco ?
C'est de la science fiction on vous dit ! Bref, le film est tout de même très beau, les paysages sont exceptionnels, et la musique vraiment très bonne. Avec quelques scènes efficaces, notamment le dejà-très-vu alien qui sort du corps dont l'intensité n'est pas sans rappeler l'avortement dans Prometheus, Alien: Covenant évite le naufrage mais représente tout de même une gifle énorme pour tous les fans de la saga originale, qui pour la deuxième fois consécutive n'y trouveront pas leur compte.
En définitive on ne peut que regretter l'annulation du Alien de Neil Blomkamp qui aurait probablement fait ce que tout le monde attend.
5/10.
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Créée
le 14 oct. 2017
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1 commentaire
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