Parce que Jean-Pierre Jeunet n'est pas Ridley Scott sous prétexte qu'on porte plus d'éloges à ce dernier, ou James Cameron, il semble que certains soient en droit de descendre l'ultime volet d'une des sagas les plus marquantes vues au cinéma. Si on peut reprocher un certain aspect burlesque dû à des scènes, Alien Resurrection n'est tout de même pas à jeter aux orties et apporte son petit lot de nouveautés.


Le film suit chronologiquement les (més)aventures d'Ellen Ripley, du moins son clone, face aux créatures qu'elle avait cherchées à éradiquer jusqu'à la fin de sa vie (Alien 3). Recréée deux siècles plus tard dans un vaisseau militaire pour des raisons d'intérêts dont elle s'était toujours farouchement opposée, son clonage lui beneficie un petit cadeau génétique hérité des xénomorphes, dont une certaine force physique et un instinct animal, en plus d'une mémoire fractionnée de sa vie antérieure. On rencontre donc une Ripley différente et caustique envers des scientifiques militaires, gonflés de cupidité et d'arrogance, à exploiter une race extraterrestre très dangereuse. Une Ripley partagée entre son côté plus animal dû au lien télépathique avec les monstres qu'elle a 'enfantés' et son côté humain que Call (Winona Ryder) tentera de lui faire ressortir.


Les xénomorphes, eux, se voient passer dans des conditions inédites telle la poursuite aquatique dans laquelle nous les voyons nager, mariant grâce et prédation, prêts à sacrifier un des leurs précédemment pour échapper à leur captivité. Les créatures libérées dans les couloirs du vaisseau, ça tournera vite en mode survival (situation récurrente de la saga) non sans pertes par malchance, sacrifice ou trahison, dans une course aussi contre le temps pour que les monstres n'atteignent jamais la Terre qui n'a jamais été aussi proche d'eux. Et côté cadeau, l'inattendue naissance a été une bonne surprise au cinéma.


Jean-Pierre Jeunet a plutôt réussi son 'boulot en or', apportant sa touche personnelle et ses acteurs fétiches comme Dominique Pinon et Ron Perlman, focalisant sur les dégâts physiques causés par les aliens, accentuant le film sur le gore.


Au final, film vieillissant peut-être moins bien de toute la vieille saga, Alien Resurrection, quelque peu cartoonesque parfois, se voit laisser Ripley vers une nouvelle vie que des fans s'imagineront, faute d'un cinquième film faisant suite (tant pis ou tant mieux ?) et dont on se demande s'il verra le jour. J'en doute fort.


PS : Alien : Resurrection est le seul film de la tétralogie dont je n'ai pas aimé la version longue.

MonsieurScalp
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de science-fiction

Créée

le 3 juin 2017

Critique lue 708 fois

9 j'aime

1 commentaire

MonsieurScalp

Écrit par

Critique lue 708 fois

9
1

D'autres avis sur Alien - La Résurrection

Alien - La Résurrection
Docteur_Jivago
7

Clone Wars

Le projet de faire une suite à cette saga, après les événements entrevus dans l'Alien de David Fincher, paraît insensé et bizarre, il faut donc, comme le titre l'explicite, accepter l'idée du retour...

le 7 janv. 2015

50 j'aime

11

Alien - La Résurrection
SanFelice
6

"I'm the monster's mother"

C'est un sentiment mitigé qui surnage après avoir revu ce quatrième opus de la série. Film étrange et déroutant à bien des égards, Alien Résurrection remonte un peu le niveau par rapport aux deux...

le 18 juil. 2015

47 j'aime

2

Alien - La Résurrection
B_Jérémy
9

L'effet papillon

Vous allez me dire ce que j’ai dans le ventre ! Tu as un monstre au fond de toi. Ces types ont piraté la navette où tu étais. Ils ont vendu ton cryotube à cet homme là. Il t’a mis un alien à...

le 13 oct. 2020

46 j'aime

46

Du même critique

Les Dents de la mer
MonsieurScalp
8

"Il nous faudrait un plus gros bateau !"

Un des premiers blockbusters devenu un bon vieux classique d'épouvante et d'horreur. Certes, le gros squale ne berne plus les yeux depuis longtemps par son apparence grotesque, mais le film se tient...

le 8 avr. 2017

20 j'aime

3

Jurassic Park
MonsieurScalp
8

Des grands sauriens et des petits hommes

Ce film, je l'avais boudé à sa sortie. Non mais, sérieusement, les aînés à qui je m'adresse ! Oui ceux de mon âge, là ! Rappelez-vous l'énorme boucan médiatique que la sortie du film de Steven...

le 29 avr. 2020

19 j'aime

8

Spider-Man: Far From Home
MonsieurScalp
4

Spider-Boy en vacances ...

Déjà, ça commence mal, car la bande sonore nous sert du Whitney Houston avec "I Will Always Love You", l'un des slows les plus irritants dès que ça crie aux oreilles, ici en chanson commémorative des...

le 12 juil. 2019

19 j'aime

8