Clone Wars
Le projet de faire une suite à cette saga, après les événements entrevus dans l'Alien de David Fincher, paraît insensé et bizarre, il faut donc, comme le titre l'explicite, accepter l'idée du retour...
le 7 janv. 2015
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Malgré ma note, je m'attendais à passer moins bon moment. Sans doute est-ce à force d'entendre que les épisodes 3 et 4 sont les moins bons de la saga, avec en plus le petit Blomkamp qui veut carrément faire comme si ces deux épisodes n'avaient pas existé (ou au pire en rêve). C'est dommage parce que Jeunet et Whedon foment une équipe de choc pour prendre la relève de Cameron. J'irai même encore plus loin en affirmant que cet opus se situe, qualitativement parlant, entre le film de Scott et celui de Cameron, soit en 2ème position du podium !
Le scénario fait la part belle à l'action. Ainsi, on reprend le terrain de jeu à la manière de Cameron, en y mettant un paquet de bestioles pas très cordiales et on joue du massacre. C'est plaisant. En plus, Whedon y insuffle ses petits délires d'ado qu'il ne parvient pas à quitter : Ripley est devenue une super-héroïne (pré-Avengers) et il le montre par des petites scénettes naïves (le ballon de basket) mais qui renforce le côté décomplexé du film. En cela, je dirai que l'auteur va bien plus loin que Cameron l'a été. Puis il n'hésite pas non plus à prolonger la mythologie : les Aliens communiquent, on les voit interagir et l'on constate enfin, directement, leur intelligence (sur-développée certainement grâce aux gênes de Ripley, ce qui est quand même bizarre parce qu'elle n'était pas non plus un modèle de lumière).
Ce n'est pas tout. Whedon développe les personnages et amène également un message sur ce qu'est être humain. C'est plutôt bien amené et ça permet d'insuffler un discours un peu plus solide que celui des deux précédents opus. En fait, Whedon gratte un peu partout : il reprend des éléments de "Alien" (la sexualité fait son come-back), "Aliens" (la famille mais aussi le côté bourrin) et ... "Jurassic Park" (le musée des horreurs, le jeu malsain avec les gênes). En effet, comment n'avais-je jamais fait le lien avec la franchise de Spielberg ? L'influence me paraît ici évidente, même dans la manière de montrer la bête. Là où le bât blesse, c'est que l'auteur peine à passer d'une scène d'action pure à une scène de développement, en conséquence de quoi, l'intrigue souffre de quelques chutes de rythme que même le traitement des personnages ne parvient pas à contrer (quelle plaisir d'avoir une équipe à la fois soudée mais en proie à quelques conflits internes).
Malgré toutes ces fantaisies, je trouve que ce quatrième volet est le plus propice à l'émotion, notamment au travers du lien entre les personnages. À ce moment là, j'ai même un peu pensé à "King Kong" et à tous ces autres monstres que l'on imagine sans émotion mais qui révèlent eux aussi des sentiments.
La mise en scène de Jeunet est plutôt inspirée. Je craignais que le pauvre français ne s'en sorte pas mais il a visiblement bien digéré les influences ricaines pour pondre un métrage dynamique et inspiré. Jeunet est même le premier à proposer quelque chose de plus gore, à l'instar de vieilles séries B. En fait, il ne prend pas ce film au sérieux, et c'est sans doute la meilleure chose qu'il pouvait faire ! De la sorte, les invraisemblances et autres joyeusetés pré-pubères de Whedon passent beaucoup mieux.
Même les effets spéciaux passent admirablement mieux. J'ignore quelle méthode a été utilisée, mais même lorsque les Aliens nagent, ça ne fait pas mal aux yeux. Le bons vieux animatronics fonctionnent toujours aussi bien et on sent que le budget a été bien utilisé pour des petits détails fort sympathiques (les œufs sont plus révulsant). La manière de de filmer de Jeunet semble aussi adéquate dans le sens où il ne montre pas trop les créatures dans des actions compliquées et quand il le fait, il le fait bien (toujours cette scène aquatique). Du coup, ce film vieillit le mieux avec celui de Scott, et ça fait plaisir.
Le casting est plutôt chouette, chacun ajoute un petit plus à son personnage déjà bien caractérisé. Weaver délivre sa meilleure performance de la saga depuis le premier film, grâce à un contre-point intéressant : elle se comporte un peu comme un animal. La musique ne marque pas particulièrement, amis passe agréablement.
Bref, hormis quelques chutes de rythme en milieu de film, j'ai passé un assez bon moment devant ce film fun et décomplexé et tant pis si ni Whedon ni Juenet ne sont satisfaits du produit final ; ce qui marche, c'est que les deux sont généreux et que les deux auteurs finissent par se retrouver dans un délire gamin de toujours vouloir en montrer plus. Et ça c'est bien.
PS : Whedon crache beaucoup sur ce film, disant que Jeunet a eu tout faux, que chaque réplique est mal dite, que le ton n'est pas adéquat, que même le casting est à côté de la plaque. Cela ne concorde donc pas avec la vision qu'il avait du film initialement (apparemment, il reprendra beaucoup de ses idées pour faire "Firefly" que je n'ai toujours pas vu). Personnellement, je ne considère pas Whedon comme un bon réalisateur, du coup, je me demande ce que ça aurait donné s'il avait eu cette casquette là aussi sur ce film. En plus je trouve que son idée d'Alien mutant n'était pas très bonne, et je préfère ce mélange plus 'naturel' entre l'Alien et l'Homme.
Créée
le 15 nov. 2015
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